Les fonds négociés en Bourse (ETF) sont actuellement en plein essor, de plus en plus d’investisseurs allouant une partie de leurs ressources à cette catégorie innovante de produits financiers. Choisir ses ETF est devenu complexe. Chaque jour, de nouveaux trackers de toutes sortes font leur apparition sur les principales places boursières du monde.
Ces dernières années, le nombre d’ETF a augmenté de manière exponentielle à l’échelle mondiale, et tous les indicateurs suggèrent que cette tendance va probablement se poursuivre à l’avenir.
Cependant, face à cette offre en plein essor, il existe tout autant d’investisseurs qui s’interrogent quotidiennement sur les critères à adopter pour bien choisir un ETF.
Bien qu’ils s’agissent de produits relativement simples et adaptés à tous les types d’investisseurs, il convient tout de même de faire preuve de prudence avant d’en acheter. Dans cet article, je vous dévoile quels critères prendre en compte pour bien choisir vos trackers.
Avant d’analyser chaque aspect en détail, voici un aperçu des plus importants.
Article écrit en collaboration avec VanEck
1. La classe d’actifs pour choisir ses ETF
Avant de choisir ses ETF pour investir en Bourse, il est important pour l'investisseur de comprendre dans quelle classe d’actifs il souhaite investir. Cela dépend principalement de ses préférences spécifiques en matière de risque, qui jouent un rôle important.
Les portefeuilles d’investissement diversifiés et équilibrés sont normalement exposés à différentes classes d’actifs, afin de réduire les risques sans renoncer aux rendements financiers.
Pour choisir ses ETF, il faut regarder à quel groupe il se rapporte. Ils sont rassemblés en 3 catégories :
- les actions ;
- les obligations ;
- les Multi-actifs.
Les 1ers offrent une exposition aux actions, les deuxièmes suivent la performance des obligations, et les derniers permettent un investissement dans plusieurs classes d’actifs en une seule solution.
Les ETF actions
Les ETF actions peuvent être regroupés, par exemple, dans les catégories suivantes :
- géographiques qui offrent une exposition à différents pays ou régions spécifiques du monde ;
- immobilier qui permettent d’investir dans le secteur de l’immobilier ;
- les matières premières dont les ETF répliquent la performance de sociétés impliquées dans l’extraction et la transformation de matières premières ;
- les thématiques qui se sont beaucoup développés ces dernières années et suivent des tendances ou des thèmes d’investissement particuliers.
Les ETF obligataires
Concernant les ETF obligataires, ceux-ci appartiennent aux 3 groupes suivants :
- les obligations d’entreprises qui investissent dans des obligations émises par des entreprises, avec un choix de différentes notations et donc de niveaux de risque ;
- les obligations d’États qui investissent dans des obligations émises par des États souverains ;
- les obligations émergentes qui suivent les obligations des marchés émergents, qui offrent normalement des rendements plus élevés, mais aussi des risques plus importants.
Les ETF multi-actifs
Les ETF multi-actifs investissent simultanément dans différentes classes d’actifs, représentant ainsi un guichet unique pour les portefeuilles d’investissement diversifiés.
En Europe, la valeur du secteur des ETF s’élève actuellement à un peu plus de 1 200 milliards de dollars [1], dont la majorité sont des ETF d’actions. Ils sont suivis par les obligations et ceux axés sur les matières premières.
[1] Donnée provenant de Bloomberg Intelligence.
2. Le TER (Total Expense Ratio) des trackers
Avec l’expression « TER », nous faisons référence au « total expense ratio », c’est-à-dire au coût annuel auquel un investisseur doit faire face lorsqu’il investit dans un ETF en Bourse.
Ce chiffre est versé à l’émetteur de l’ETF et sert de rémunération pour l’exploitation du fonds. Le TER doit donc être considéré comme la part de l’investissement qui est déduite chaque année sous forme de frais. Il est important de noter que ce pourcentage n’est pas calculé sur l’investissement initial, mais sur sa valeur dans le temps.
Normalement, en moyenne, les coûts varient d’environ 15-20 points de base pour les ETF les moins chers à 70-80 pour les plus chers [2]. Outre le TER, les investisseurs doivent se renseigner sur l’ampleur des frais supplémentaires, tels que ceux imposés par les courtiers pour l’exécution des ordres d’achat.
[2] Moyenne approximative basée sur des données de Bloomberg Intelligence.
3. La politique de distribution des ETF
Un autre élément auquel il faut prêter attention pour choisir ses ETF est la politique de distribution. Les trackers sont définis comme distribuant ou accumulant selon que des dividendes sont versés aux investisseurs ou non.
Les investisseurs qui recherchent un revenu régulier grâce aux dividendes peuvent opter pour le premier cas afin de recevoir des versements réguliers. Dans le 2d cas, ils sont automatiquement réinvestis et permettent aux investisseurs de recevoir de nouvelles actions sans nouveau décaissement.
4. La méthode de réplication de l’ETF
Un élément souvent négligé, qui peut avoir des conséquences importantes, est la méthode de réplication de l’ETF en Bourse. Un tracker peut être répliqué physiquement ou synthétiquement, selon que les titres sous-jacents sont directement détenus ou non.
Dans le 1er cas, avec une réplication physique complète, le fonds possède effectivement tous les titres contenus dans l’indice sous-jacent qu’il suit.
Tandis que dans le 2d cas, lorsqu’un ETF est répliqué synthétiquement, il peut suivre la valeur des actions sous-jacentes en utilisant généralement des swaps financiers. La réplication synthétique ne représente qu’un des risques des ETF.
5. La taille et l’ancienneté du fonds
Bien que cela ne soit pas extrêmement pertinent pour choisir ses ETF, il peut néanmoins être utile d’analyser la taille du fonds en termes d’actifs sous gestion ainsi que sa durée d’activité.
Ces 2 indicateurs peuvent, en effet, fournir des informations intéressantes pour comprendre le degré de réussite de la stratégie d’investissement du fonds et aider pour choisir ses ETF.
Actuellement, les plus grands ETF, qui reproduisent souvent les indices les plus populaires ou de larges segments du marché boursier mondial, ont des actifs sous gestion qui dépassent largement les 100 milliards de dollars [3].
[3] À titre d’exemple, il existe plusieurs ETF qui suivent l’indice S&P 500 et dont les actifs sous gestion dépassent 100 milliards de dollars.
6. La classification SFDR
Ces derniers temps, de plus en plus d’investisseurs, prêtent attention au niveau de durabilité de leurs investissements. Le récent règlement européen relatif à la divulgation d’informations sur le financement durable (SFDR) [4] oblige les gestionnaires de fonds et autres acteurs du marché financier à publier des données ESG (Environnement, Société et Gouvernance) détaillées sur les stratégies d’investissement qu’ils proposent.
Pour choisir ses ETF, sachez qu'il existe 3 classifications SFDR possibles pour les trackers en fonction de leur niveau de durabilité et d’intégration des filtres ESG :
- article 6 : Fonds sans politique ou objectif en termes de durabilité ;
- article 8 : Fonds qui promeuvent des caractéristiques environnementales ou sociales ;
- article 9 : Fonds ayant un objectif explicite d’investissements durables.
[4] Le SFDR est entré en vigueur en 2021 et oblige plusieurs acteurs du marché à clarifier le niveau de durabilité de leurs stratégies d’investissement. L’objectif est donc de parvenir à la transparence et de fournir aux investisseurs tous les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées.
Il est donc clair que les investisseurs pour qui le profil ESG de leur investissement joue un rôle important peuvent s’orienter principalement vers les fonds de l’article 8 ou 9.
Le graphique suivant montre l’évolution de la valeur des actifs alloués aux ETF qui intègrent des objectifs écologiquesdans leurs stratégies d’investissement, selon les données de Statista.
En bref, pour choisir ses ETF, il est important de vérifier les 6 critères de sélection suivants :
- la classe d’actifs ;
- le TER ;
- la politique de distribution ;
- la méthode de réplication ;
- la taille de l’ancienneté du fond ;
- la classification SFDR.
Enfin, vous devez regarder l’éligibilité à l’enveloppe fiscale et déterminer si vous préférez avoir des ETF dans votre PEA, sur un compte-titres ou une assurance vie. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire mon avis sur Trade Republic ou mon avis sur l’assurance vie Linxea Spirit 2.