Lorsque vous constituez votre portefeuille d'investissement en Bourse, vous définissez une répartition initiale selon votre profil d'investisseur et vos objectifs. Cette allocation cible vise à vous exposer à un niveau de risque correspondant à votre tolérance. Mais, avec le temps, les performances divergentes des différents actifs vont inévitablement faire dériver leurs poids respectifs. Ce qui engendrera un déséquilibre : votre exposition réelle au risque pourrait alors s'écarter significativement de ce que vous avez prévu. Pour remédier à cette dérive – et rétablir l'allocation initiale – la solution est de rééquilibrer son portefeuille.
Cette opération consiste à ajuster périodiquement les positions de chaque actif pour leur faire reprendre leur poids cible au sein de l'allocation globale. Le rééquilibrage représente une composante essentielle de la gestion prudente des investissements. Il est le gage d'une maîtrise du risque dans la durée et d'une allocation contrôlée, en phase avec vos objectifs patrimoniaux.
1. Rééquilibrer son portefeuille sans rebalancer
Rééquilibrer son portefeuille en Bourse, ce n’est pas toujours nécessaire. Avant de vous donner des conseils concrets et des stratégies de rééquilibrage (rassurez-vous, je sais que vous lisez cet article pour cela), je veux prendre le temps de vous expliquer que, finalement, vous n’avez peut-être pas besoin d’effectuer un rééquilibrage selon la composition de votre portefeuille.
Plus précisément, si votre portefeuille en Bourse est très simple, composé par exemple d’un seul ETF monde (comme l’ETF MSCI World), inutile de chercher à effectuer un rééquilibrage, car vous n’avez qu’un ETF et qu’il couvre déjà un marché global. Un portefeuille très simple ou un portefeuille suivant le marché ciblé par votre stratégie va s'équilibrer naturellement sans besoin d'intervention. Il reste cependant nécessaire d'effectuer un rééquilibrage pour conserver la pondération entre vos différentes classes d'actifs si vous avez déterminé une répartition entre actions et obligations (80/20 ou 60/40 par exemple), et que vous n'avez pas qu'une ligne d'actifs en Bourse.
Et si vous avez 2 ou 3 ETF, qui vous exposent aux pays émergents et aux pays développés, alors il faut effectuer un rééquilibrage ? Pas toujours. Oui, vous devez veiller à la composition de votre portefeuille, mais vous pouvez accepter les évolutions naturelles des pondérations au gré des performances des différents actifs détenus, sans chercher à maintenir coûte que coûte une allocation prédéfinie dans la durée. Vous n’avez pas à rebalancer votre portefeuille chaque mois (si vous avez mis en place un DCA pour vos achats d’ETF) ni même chaque année.
Ne pas rééquilibrer et laisser les cours boursiers modifier librement la composition de votre portefeuille, cela vous semble être une mauvaise idée ? Certaines lignes prendront naturellement plus de poids, tandis que d'autres en perdront. Et cela peut être une stratégie. Car cette approche « mains libres » présente l'avantage de la simplicité et de ne générer aucuns frais de transaction ni taxation des plus-values !
2. Réajuster son portefeuille en ayant un calendrier en tête
Une technique pour un bon rééquilibrage peut consister à prendre date, et à effectuer cette nouvelle balance 1 à 2 fois par an. Cette approche calendaire, en se fixant une date pour faire votre rééquilibrage, va vous permettre d’éviter certains écueils que j’évoque ci-après (frais élevés, tentation de suivre les modes passagères ou d'investir de manière émotionnelle, etc.).
J’ai tendance à recommander le rééquilibrage annuel dans de nombreux cas. Il est, d’ailleurs, souvent vanté comme le meilleur pour de nombreux portefeuilles. La société d’investissement Vanguard a notamment montré que pour un portefeuille composé à 60 % d'actions et à 40 % d'obligations, le rééquilibrage annuel est le plus optimal.
Un rééquilibrage trop fréquent ou à l’inverse trop rare n'est pas efficace en termes de rendement, de risque et de coût.
Les stratégies de rééquilibrage trop fréquentes engendrent des coûts de transaction plus élevés et ont des conséquences fiscales. Le rééquilibrage quotidien est l’un des moins performants.
Un rééquilibrage trop peu fréquent, lui, comme une fois tous les 2 ans et demi, ou aucun rééquilibrage, ce n’est pas bon non plus (sauf exception avec un portefeuille simple comme vu précédement). Cela éloigne excessivement le portefeuille de l'allocation cible au fil du temps. On se retrouve alors en vraie déconnexion avec la tolérance au risque prévue.
Le rééquilibrage annuel représente le point idéal en termes de coûts tout en étant la solution qui permet de conserver le niveau de risque défini.
3. Rééquilibrer seulement en fonction des grandes positions / secteurs
Une autre approche pour rééquilibrer votre portefeuille peut consister à vous concentrer uniquement sur les grandes zones géographiques ou les principaux secteurs, sans vous préoccuper des variations sur les positions plus modestes, à la marge.
Par exemple, vous pouvez décider de rééquilibrer uniquement vos expositions globales à l'Amérique du Nord, l'Europe, l'Asie et les marchés émergents, sans chercher à ajuster finement chaque pays individuellement. Ou alors, vous rééquilibrez juste les secteurs majeurs comme la technologie, la santé, les services financiers, etc. sans vous soucier des fluctuations sur des secteurs plus petits.
L'avantage de cette méthode est qu'elle simplifie grandement le processus de rééquilibrage et réduit les frais de transactions. Vous n'aurez pas besoin d'apporter de petits ajustements incessants sur chacune de vos lignes (même si vous ne faites ce rééquilibrage qu’une fois par an). Seuls les déséquilibres significatifs au niveau des grandes zones/secteurs déclencheront un rééquilibrage.
Selon moi, cela convient bien aux investisseurs qui recherchent une approche plus passive et souhaitent limiter les interventions sur leur portefeuille. Tant que l’exposition de haut niveau reste globalement en ligne avec l’allocation cible, les fluctuations sur les positions mineures n'ont pas besoin d'être corrigées.
Bien entendu, cette méthode fait l'impasse sur un rééquilibrage fin et laisse plus de place aux dérives sur certaines positions. Mais pour de nombreux investisseurs, ce petit sacrifice de précision vaut, je le crois, le gain en simplicité et en frais évités.
4. Rééquilibrer pour encaisser les bénéfices
Au-delà de l'aspect maîtrise du risque, le rééquilibrage de votre portefeuille présente également un avantage en termes de performance. Il s'agit même d'un moyen judicieux d'optimiser le couple rendement/risque de vos placements sur le long terme. Je vous explique.
Pour rééquilibrer, vous pouvez acheter de nouveaux titres pour « compenser » et avoir à nouveau la balance souhaitée entre vos actions et obligations. Mais vous pouvez aussi vendre des titres ! Lorsque vous vendez des titres qui ont progressé en valeur, vous récupérez vos gains. Vous transformez des plus-values latentes en plus-values réelles que vous pouvez réinvestir.
À l'inverse, lorsque certaines positions de votre portefeuille se sont dépréciées, le rééquilibrage vous amène à en racheter à un prix plus avantageux. Vous profitez ainsi des baisses pour vous renforcer sur ces actifs à moindre coût.
Cette discipline de « vendre cher et acheter pas cher » au fil des cycles de marché permet d'améliorer mécaniquement les rendements. Elle évite de laisser indéfiniment les positions gagnantes prendre trop de poids, avec des plus-values non encaissées.
Prendre une partie des bénéfices dans le portefeuille plutôt que de tout miser sur la poursuite indéfinie des hausses, c'est un bon moyen de sécuriser des gains. Que vous pouvez réinvestir judicieusement dans les actifs délaissés !
5. Acheter de nouveaux titres
Profitez du fait de rééquilibrer pour acheter, et mieux, acheter de nouveaux titres ! Cette stratégie permet de lisser et reporter dans le temps l'impôt à acquitter tout en développant votre portefeuille et en le rebalançant. Pas mal non ?
L’approche est simple : plutôt que de vendre les positions valorisées de votre portefeuille lors d'un rééquilibrage, conservez-les telles quelles et procédez uniquement à de nouveaux achats. Cette méthode apporte un avantage fiscal non négligeable. En effet, lorsque vous vendez des titres ou des fonds en plus-value, ces gains se transforment en plus-values réalisée, imposable selon les cas (notamment dans un compte-titres, mais pas vie l'assurance-vie et le PEA).
Ainsi, si vous êtes en constitution de votre patrimoine financier via un compte-titres, et en phase de développement de votre portefeuille, conserver et acheter à nouveau est plus pertinent. En ne vendant pas vos positions « gagnantes », vous évitez de déclencher cette taxation immédiate (spécifique au compte-titres, je le rappelle à nouveau). Les plus-values restent latentes, sans impact fiscal dans l'immédiat. Vous ne payerez l'impôt que lorsque vous vendrez finalement ces titres, ce qui vous laisse une grande flexibilité.
Cette technique de rééquilibrage « par les achats » convient donc particulièrement aux investisseurs souhaitant minimiser leur imposition à court terme sur l'enveloppe spécifique qu'est le compte-titres, ou déjà lourdement taxés par ailleurs sur leurs autres revenus.
Pour rétablir les pondérations souhaitées, vous allez simplement renforcer les lignes dépréciées de votre portefeuille grâce à de nouveaux achats. Vous allez essentiellement racheter à bas prix les actifs récemment en baisse, sans toucher aux positions en hausse. Et vous pouvez aussi acheter de nouveaux actifs !
Imaginons que vous ayez besoin de renforcer vos positions sur le CAC 40, et que vous avez déjà un ETF qui réplique le cours de la Bourse parisienne. Vous pouvez acheter à nouveau cet ETF CAC 40, ou en choisir un autre. Vous pouvez ainsi acheter un ETF capitalisant si vous aviez uniquement un ETF distribuant (ou l’inverse), voire acheter un ETF d’un autre gestionnaire (chez Xtrackers si vous aviez un ETF Amundi), une fois encore pour un risque mieux réparti.
Cela demande évidemment d'avoir de la trésorerie disponible pour effectuer ces nouveaux investissements. Mais pour les investisseurs disposant de liquidités suffisantes, c'est un excellent moyen de rééquilibrer et de diversifier encore sans réaliser de plus-values taxables.
6. Ne pas céder aux conditions de marché changeantes
Les performances des différents secteurs du marché boursier connaissent des variations fortes au fil des années. Cela illustre bien l'importance de ne pas se laisser influencer par ces effets de mode passagers et de rester discipliné sur sa stratégie d'investissement de long terme. Vous ne devez pas attraper le syndrome FOMO (« Fear of Missing Out » ou « peur de rater le train ») en achetant de manière trop émotionnelle et impulsive, lorsque les cours grimpent, par peur de manquer une opportunité.
Les modes et tendances ne doivent pas avoir d’effet sur le constitution de votre portefeuille boursier si vous avez un objectif à long terme.
Prenons par exemple les données sectorielles du S&P 500 compilées par Novel Investor sur leurs 15 dernières années d'historique (2009-2023). On constate des écarts vertigineux d'une année sur l'autre pour certains secteurs. Le secteur de l'énergie (ENRS) a ainsi réalisé un rendement astronomique de +65,7 % en 2022. Mais seulement 2 ans plus tôt en 2020, il subissait une chute de -33,7 %.
On retrouve le même phénomène pour les télécommunications (TELS) à +55,8 % en 2019 mais -39,9 % en 2020. Ces chiffres montrent à quel point les performances sectorielles peuvent être volatiles et cycliques sur le court terme, avec des inversions de tendance brutales.
Vouloir surpondérer ou sous-pondérer certains secteurs « chauds » ou « froids » en fonction de leur performance récente relève de la pure spéculation à très court terme. Cela va engendrer des déséquilibres évidents dans la gestion de votre portefeuille. Exactement ce que vous souhaitez éviter !
L'approche sage que je vous recommande consiste à définir une stratégie d'allocation à long terme, diversifiée entre différents secteurs, zones géographiques, classes d'actifs. Et de s'y tenir. S’y tenir. Je le répète encore une fois ? Il faut s’y tenir avec discipline et constance, au-delà des fluctuations conjoncturelles passagères.
C'est ce lissage dans le temps des performances qui permet de réduire le risque et de bénéficier des différents cycles sectoriels. Bien plus que d'essayer de surfer sur les hausses et baisses à la mode.
7. Trouver des solutions avec des frais réduits
Sur quelle plate-forme investir et acheter des actions en Bourse, des obligations ou des ETF et effectuer son rééquilibrage ? Pour choisir, il faut prendre en compte le sujet des frais. Car rééquilibrer (acheter et/ou vendre) va entraîner des frais. Et, en se cumulant, ils vont directement impacter votre performance.
Je vous propose 2 solutions que j'utilise personnellement. D’un côté la plate-forme Trade Republic (qui ne facture pas de frais sur les plans d'investissement programmés) et de l’autre côté l’assurance vie Linxea Spirit 2 qui donne accès à plus de 700 supports avec des frais sur versement nuls. 2 solutions parfaites pour une gestion passive.
Trade Republic pour investir en définissant le bon équilibre
Trade Republic permet d'utiliser la puissance du DCA (Dollar Cost Averaging) et de se créer des plans d’investissement programmés pour acheter des fractions d’action ou des fractions d’ETF. Vous pouvez créer votre allocation, votre portefeuille diversifié et solide sur le long terme, et y investir la même somme tous les mois, sans la contrainte du prix d’achat, et sans avoir besoin d’attendre 2-3 mois pour pouvoir investir. Vous définissez une somme, des actions ou des ETF à acheter, et vous investissez passivement. Pourquoi j’apprécie tant Trade Republic ?
Car en plus d’être intuitif, leur service est très compétitif. Les plans d’investissement programmé sont 100 % gratuits et permettent d’accéder à plus de 3 500 actions et ETF. Et si vous voulez rééquilibrer à la main, les achats en one-shot entraînent des frais avec une commission de 1 €, peu importe le montant. Imbattable.
Compte-titres
- Compte-titres avec IFU
- 1 € l’ordre et 0 autre frais
- Plans d’investissement gratuits
- +8 500 actions et +40 cryptos
- +1 500 ETF et +400 obligations
- 3,75 % d’intérêts sur le cash
Linxea Spirit 2, assurance-vie aux frais réduits
L'assurance-vie est un vase-clos. La possibilité de réinvestir facilement les plus-values sans imposition en fait un outil particulièrement intéressant pour faire fructifier son patrimoine sur le long terme, de façon protégée et avantageuse fiscalement.
Avec un contrat qui a des coûts faibles, vous pouvez vous constituer une assurance-vie très complète et performante, à rééquilibrer selon votre stratégie.
À ce titre, l’assurance-vie Linxea Spirit 2 est pour moi la meilleure : 0% de frais d’entrée, 0% de frais d’arbitrage, 0% de frais de sortie, 0,5% de frais de gestion des unités de compte. Si vous voulez vous lancer en Bourse via l'assurance-vie, c'est le contrat que je vous recommande.
Assurance-vie / PER
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- SCPI, ETF, Private Equity
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En fin de compte, rééquilibrer son portefeuille est une action à ne pas négliger pour contrôler votre exposition au risque et optimiser vos performances sur le long terme. Il faut trouver le bon équilibre entre maintenir son allocation cible et éviter des interventions trop fréquentes, génératrices de frais et d'impôts.
Les différentes stratégies – calendaire, concentrée sur les grandes positions, par achat de nouveaux titres, etc. – permettent de rééquilibrer intelligemment en fonction de son profil. Car chaque investisseur est différent. L'important est de rester discipliné dans sa démarche, d'ignorer les modes passagères, et d'utiliser des solutions modernes à frais réduits.
Vous avez besoin d’accompagnement sur cet aspect, qu’il s’agisse de définir une allocation et de vous construire un portefeuille ou précisément de le gérer et de le rééquilibrer ? Avec S’investir Conseil, notre cabinet en gestion de patrimoine, nous pouvons vous aider et vous proposer un suivi personnalisé. Sollicitez notre équipe pour un premier échange.