J’ai une très bonne nouvelle pour vous ! Le marché boursier américain n’a pas connu de pire début d’année depuis 1962 avec sa chute de plus de 20 % depuis le 1ᵉʳ janvier.
Les marchés se cassent la figure et les gérants de Hedge Fund comme Ray Dalio, Cooperman et Michael Burry voient une terrible récession à venir. Ils s’attendent à de fortes chutes en Bourse, voire un krach boursier.
Après des marchés très haussiers depuis mars 2020, on connait un marché boursier perturbé par l’inflation, le conflit en Ukraine, l’augmentation des taux, la fin de l’argent magique du Quantitative Easing. Mais aussi des actions qui se cassent la figure, un S&P 500, un CAC 40, un MSCI Emerging Market qui chutent de près de -20 % depuis le début de l’année.
Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi c’est une formidable nouvelle pour vos investissements et pourquoi vous ne devez plus craindre ce genre de nouvelle. Vous saurez aussi comment faire pour en profiter, je vous donnerai cinq règles à respecter dans ces temps perturbés.
Mais avant de voir tout cela, regardons ce que nous réserve la Bourse dans les mois à venir, et voyons les alertes et les avertissements des gérants de plus gros Hedge-Fund de la planète.
Cet article existe aussi en format vidéo ci-dessous :
Krach boursier à venir : l’avis de Michael Burry
Michael Burry est un investisseur connu notamment pour avoir anticipé la crise financière des subprimes en 2008. Le film « The Big Short » sur cette histoire l’a rendu mondialement célèbre. Michael Burry gère aujourd’hui le Hedge Fund Scion Asset Management avec lequel il gère près de 200 millions de dollars. Il a une vision très baissière sur l’avenir de la Bourse. Il pense que la chute du marché n’est actuellement qu’à mi-chemin et s’attend à un futur krach boursier.
« Ajusté de l’inflation, le S&P 500 au 1er semestre de 2022 est en baisse de 25-26 %, le Nasdaq en baisse de 34-35 %, Bitcoin en baisse de 64-65 % », a tweeté Michael Burry. Pour lui, les marchés ne seraient qu’à mi-chemin de la baisse massive des marchés à venir, après un 1er semestre sombre qui a marqué le pire depuis 1962 pour le S&P 500.
Dans un autre Tweet, Michael Burry explique que lorsqu’il y a un changement majeur de paradigme en Bourse après un pic spéculatif, le marché baisse généralement de 15 % de plus que sa précédente grosse baisse.
Par exemple, le S&P 500 a baissé de 18 % de plus lors de la crise de 2002, comparé au creux de 1998 avec la faillite du fonds LTCM, en encore, il a baissé de 14 % de plus en 2008 qu’en 2002. Il s’attend donc à une baisse de 15 % de plus que lors de la dernière baisse, c’est-à-dire lors de la chute en mars 2020, ce qui amènerait le S&P 500 autour de 1800 points. Ce qui correspond à une baisse de 62 % depuis son plus haut et une baisse de 53 % à partir des cours actuels.
Chute des marchés : la vision de Leon Cooperman
C’est le pari de Michael Burry, mais c’est aussi celui de Leon Cooperman, le gérant du fonds spéculatif Omega Advisor qui gère plus de 3,3 milliards de dollars, dont la majorité est sa fortune personnelle. Pour lui, les actions américaines ont encore un long chemin à parcourir. Il prédit que l’économie tombera dans une récession en 2023. Il s’attend à un krach boursier avec une baisse totale de 40 % sur le S&P 500.
Crise financière : le point de vue de Ray Dalio
Ray Dalio, lui, le gérant du plus gros hedge fund de la planète : Bridgewater, a fait un pari fou de 10 milliards de dollars sur l’effondrement des actions européennes. Le gestionnaire de fonds spéculatifs a des positions short, donc de pari à la baisse, contre 28 entreprises européennes, notamment Total Energies, Axa, Allianz, Sanofi.
Ray Dalio pense que la proximité de l’Europe avec le conflit en Ukraine, la crise énergétique associée et l’inflation en Europe vont mener à une récession qui se ressentira dans les prix des actions.
Avec toutes ces prédictions de baisse et de krach boursier, ces avertissements, vous vous dites sans doute que c’est une période compliquée pour l’investisseur en Bourse. Laissez-moi vous dire le contraire et vous expliquer pourquoi une forte baisse serait une super bonne nouvelle pour vos investissements.
Baisse des marchés financiers : les opportunités
Personnellement, toutes ces personnes annonçant un krach boursier ou de fortes chutes sont des personnes très optimistes pour nos portefeuilles boursiers et voient un avenir radieux pour nos investissements.
Un marché qui baisse est un marché moins cher
Parce que oui, si vous investissez actuellement sur les marchés financiers, des marchés qui baissent sont des marchés moins chers, probablement bien plus performants à long terme et des marchés bien moins risqués. Il faut arrêter de penser le contraire et arrêter de voir les cours dans le rouge comme une mauvaise nouvelle.
Plus les marchés montent, plus ils deviennent risqués, car potentiellement surévalués et enclins à une forte baisse. Et, plus les marchés baissent, moins ils deviennent risqués, car potentiellement sous-évalués et enclins à un joli rebond et de fortes hausses.
D’ailleurs, c’est exactement ce qu’il s’est passé entre 2000 et 2015 sur le S&P 500. En 2000, le S&P 500 a lourdement chuté avec l’éclatement de la bulle internet. En 2008, le S&P 500 a de nouveau largement chuté de plus de 50 % à cause de la crise des subprimes. On appelle souvent la décennie 2000-2010 la décennie perdue. Pourtant, un investisseur à long terme a beaucoup plus gagné que si le marché n’avait pas chuté.
En effet, un DCA (Dollar Cost Averaging), donc un investissement régulier sur le marché de 300 € par mois sur le S&P 500 entre 2000 et 2015 a rapporté un capital total de 114 890 € pour 57 600 € investis, soit 57 290 € de gains, avec un capital qui a donc doublé.
Si le marché n’avait pas chuté et avait simplement augmenté progressivement jusqu’au même niveau, le marché aurait eu une performance annualisée de 4,06 % par an. Le même investissement dessus n’aurait rapporté que 22 831 € de gains, plus de 2 fois moins de gains qu’avec un marché qui a baissé à 2 reprises et qui a permis d’acheter bas.
Un investisseur long terme achète sur un marché baissier
C’est contre-intuitif de prime abord, néanmoins, un investisseur à long terme est un investisseur qui espère des marchés qui baissent pour acheter bas, et des marchés hauts dans 10, 15, 20 ans lorsqu’il vendra.
Évidemment, si aujourd’hui vous êtes vendeur, vous êtes en train de consommer votre portefeuille, alors vous ne pouvez pas vous réjouir d’une baisse, mais vous avez sans doute déjà protégé votre patrimoine et abaissé votre niveau de risque. Pour tous les autres acheteurs sur le marché, une baisse est une très bonne nouvelle pour vous.
Bien sûr, je fais exprès d’être un peu cynique et d’aller à contre-courant pour vous percuter et vous faire prendre conscience. Ce serait une bonne nouvelle pour vos investissements, mais pour autant, je ne souhaite aucune récession pouvant avoir des conséquences économiques très graves pour beaucoup de personnes. Je ne raisonne que sur le plan de vos investissements : il n’y a vraiment pas à s’en faire.
Ce qu’il faut faire en période de forte volatilité
Au regard de tout ce que je vous ai expliqué, j’ai compilé 3 règles à appliquer et à bien garder en tête en marchés baissiers et aussi en période de fortes volatilités.
1. Ne pas chercher à spéculer
Identifier une bulle et une probable baisse des marchés est possible, mais savoir l’exploiter à son avantage pour son portefeuille et y arriver de manière régulière sur le long terme est une histoire complètement différente.
Aucun indicateur ne permet d’avoir une image exacte du comportement à venir du marché et qu’aucun indicateur ne permet de prédire la date d’un krach boursier.
Le jeu du Hedge-Fund de Michael Burry
Il ne faudra pas jouer au jeu des Hedge-Fund, car ce que l’on dit beaucoup sur Michael Burry, c’est qu’il a anticipé la crise de 2008. Ce que l’on dit beaucoup moins sur lui, c’est qu’il a historiquement expérimenté tout un tas de paris qui ont souvent échoué.
Récemment, il a shorté l’action Tesla, donc parié sur sa baisse, entre décembre 2020 et octobre 2021, alors qu’elle s’est envolée sur cette période de plus de 100 %. Ce pari a fait perdre des millions de dollars à la firme de Michael Burry. Même si l’action Tesla s’est ensuite effondrée, le timing de Michael Burry était très mauvais.
Et, même en 2006-2007, lorsqu’il anticipait la crise des subprimes de 2008 et qu’il commençait à parier à la baisse sur le marché immobilier américain, son timing avait aussi été déplorable. Il avait commencé à parier beaucoup trop tôt, et il a fait perdre beaucoup d’argent à sa société.
Pour tout vous dire, il a failli mettre en faillite tout son fonds spéculatif. Il y a d’ailleurs plusieurs gérants qui avaient parié contre le marché immobilier en 2008, mais qui ont quand même fait faillite à cause d’un mauvais timing.
Les performances médiocres du Hedge-Fund
Les Hedge-Fund ont d’ailleurs en moyenne des performances assez médiocres : l’indice HFRI Equity est un indice large conçu pour saisir les performances des hedge-funds investissant en actions. Si on le compare sur les dernières années au S&P 500 ou même à un simple portefeuille passif, 60 % en actions et 40 % en obligations, les Hedge-Fund ont eu du mal à tenir la course.
Il faut en plus comprendre que beaucoup de Hedge-Fund ferment simplement par manque de performances. Et, ces Hedge-Funds fermés ne sont pas pris en compte dans les données agrégées de performance. La performance moyenne de ces derniers est dans la réalité encore moins bonne. Par conséquent, ne jouez pas au jeu des Hedge-Fund, ne spéculez pas. Et, ça, c’est en lien direct avec la 2e règle que l’on va voir tout de suite.
2. Ne pas chercher à anticiper le marché
2e règle : ne cherchez pas à anticiper le marché, car cela pourrait vous coûter très, très cher. Seulement quelques jours hors du marché parce que vous pensiez qu’il allait baisser peut complètement détruire votre performance. C’est ce que montre cette étude de Vanguard.
Entre 1928 et 2021, il y a eu 23 300 jours de Bourse sur le marché américain. Si parmi ces jours, vous ratiez uniquement les 10 meilleurs jours, votre rendement aurait baissé de 1,2 % par an. Si vous ratiez seulement les 30 meilleurs jours de Bourse, votre rendement aurait été divisé par 2.
Or, on le sait bien, avec les intérêts composés, faire 3,3 % de performance annuelle est absolument différent que de faire 6,2 % de performance annuelle. La différence de capital final sur 35 ans avec 300 € investis par mois est à peu près de 200 000 €.
3. S’habituer aux annonces de krach boursier
3e règle : vous devez vous habituer à de telles nouvelles et de telles annonces de peur et de krach boursier. Tous les mois et depuis des années, des articles, des tweets, des vidéos vous expliqueront que la prochaine crise arrive, que le prochain krach boursier est imminent. Certains en sont des spécialistes, les perma-bear et les catastrophistes.
Leurs fonds de commerce est de jouer avec vos peurs. Et, évidemment, en le disant tous les ans, ils finissent forcément par avoir raison un jour. Cependant, suivre leurs conseils pourrait vous être très coûteux. Parce que si l’on avait écouté les perma-bear depuis 2010, on serait passé à côté d’une décennie exceptionnelle de performances en Bourse, avec un rendement de plus de 15 % par an sur le S&P 500.
Si vous souhaitez être un bon investisseur en Bourse, vous devez prendre du recul, être critique et prendre à contre-courant les vendeurs de peur.
En bref, gardez en tête les 2 principes suivants :
- Les marchés sont imprévisibles.
- Lorsqu’un gérant fait des prédictions à la hausse comme à la baisse, référez-vous au 1er principe.
La question n’est donc pas de savoir quand y aura-t-il un krach boursier, mais comment réagir, comment s’en protéger et en profiter lorsqu’il sera vraiment là.
Une citation que j’apprécie beaucoup est :
Vous trouverez ci-dessous mon guide offert pour apprendre à investir en Bourse et construire son portefeuille grâce aux ETF. J’ai aussi créé un programme complet d’accompagnement en ligne.
Vous pouvez partager cet article à toutes les personnes autour de vous qui flippent actuellement pour leurs portefeuilles.
Et, puis, en ces temps d’inflation, si vous souhaitez apprendre à épargner plus pour, par exemple, investir plus en ces temps de baisse, je vous laisse avec cette vidéo sur la stratégie 50/30/20.