Dans la frénésie quotidienne de la société moderne, où l’abondance matérielle semble être le baromètre du succès, le minimalisme financier émerge comme une bouffée d’air frais, une invitation à repenser nos modes de vie et nos choix financiers. Inspiré par une tradition japonaise profonde qui embrasse le zen, le minimalisme n’est pas uniquement une esthétique épurée, mais un art de vivre axé sur l’élimination de l’inutile pour faire place à l’essentiel.
Au cœur de cette philosophie réside la conviction que posséder moins peut en réalité signifier posséder mieux. C’est une réponse réfléchie à la société de surconsommation, une quête de simplicité pour échapper au stress induit par l’accumulation frénétique de biens. Les conséquences économiques et environnementales de l’hyperconsommation ne sont que la partie émergée de l’iceberg ; le minimalisme propose un changement radical dans notre façon de percevoir la richesse et le bien-être.
Il ne s’agit pas d’un énième article qui vous dit comment mener votre vie. Ici, pas de préceptes rigides ni de listes d’injonctions à suivre à la lettre. Au contraire, je vous invite simplement à une introspection, à remettre en question vos habitudes de consommation et de possession. Car adopter le minimalisme, dans le contexte financier, c’est bien plus qu’une stratégie d’économie budgétaire ; c’est un choix qui peut libérer des ressources, tant pécuniaires que mentales, conduisant à une existence plus équilibrée, sereine, et orientée vers le bien-être.
En ce sens, je vous présente dans cet article les 5 choses que j’ai décidé de ne plus acheter pour vivre mieux.
Qu’est-ce que le minimalisme financier ?
Le minimalisme financier se dresse en opposition au consumérisme effréné, refusant la course à la possession de biens matériels. Un minimaliste ne cherche pas à s’encombrer de choses. Il prône la sobriété, évitant l’accumulation d’objets, que ce soient des vêtements ou des gadgets, afin que ces derniers ne dictent pas le rythme de son quotidien.
Cette philosophie financière s’associe souvent à l’art du voyage, où l’objectif est d’adopter un mode de vie nomade sans sacrifier le confort matériel. Le minimalisme financier permet ainsi de tout condenser dans un sac à dos, libérant l’individu des entraves matérielles tout en explorant le monde.
Cette réflexion sur l’argent transcende le simple aspect financier. Selon Dominique Loreau, auteure française d'origine japonaise, connue pour ses livres sur le minimalisme, l’argent est une force qui nous offre la possibilité de bâtir la vie que nous désirons. Elle le compare à une énergie que nous gaspillons en raison d’une mauvaise gestion de nos impulsions. Quels que soient nos revenus, mieux gérer son argent peut nous permettre de diminuer considérablement nos dépenses superflues et de redéfinir notre relation à l’argent.
Quels sont les avantages du minimalisme ?
Le minimalisme financier offre une multitude d’avantages, dont l’économie constitue le fer de lance, mais pas seulement.
La réduction du stress est un des atouts majeurs de ce mode de vie, car l’allègement matériel se traduit par un soulagement de la charge mentale. Moins préoccupé par ses propres possessions, l’individu embrasse une tranquillité d’esprit précieuse.
De plus, le minimalisme financier permet un gain de temps substantiel dans les tâches quotidiennes. Du ménage au rangement, l’absence d’objets superflus facilitent ces contraintes. Le choix devient épuré et rapide, que ce soit pour sélectionner une tenue ou prendre une décision. La libération d’attaches immatérielles, telles que les relations ou les loisirs excessifs, libère une énergie précieuse et accroît l’efficacité dans d’autres domaines de la vie.
Cette conscientisation mène souvent à une meilleure gestion de l'argent et à une sécurisation renforcée sur le plan financier. Ainsi, le minimalisme financier se présente comme un équilibre subtil entre la simplicité quotidienne et la prospérité à long terme.
Quelles sont les 5 choses que je n’achète plus ?
En adoptant le minimalisme financier, j'ai décidé de plus acheter certains choses.
1. Ne plus acheter de voiture neuve ou haut de gamme
L’objectif d’une voiture est de vous emmener d’un point A à un point B. Sauf si vous êtes continuellement sur la route pour votre travail ou que vous êtes un passionné d’automobile, quel est l’intérêt d’acquérir une voiture moyenne ou haut de gamme ?
Un véhicule coûte de l’argent et perd de sa valeur très rapidement. C’est pourquoi l’achat d’une voiture neuve n’est pas une bonne idée selon moi. De même, sélectionnez un véhicule conforme à vos besoins. Si à une époque posséder une superbe maison et une belle auto était signe de réussite, ce temps-là est révolu. Aujourd’hui, l’accomplissement personnel se manifeste essentiellement par la liberté et l'indépendance financière. Alors, enlevez-vous cette pression du regard des autres et réfléchissez bien avant de flamber une partie de vos économies dans une voiture trop chère.
Je vais même aller plus loin, avez-vous réellement la nécessité d’un véhicule ? Si vous habitez une grande ville, il est facile de se déplacer en transport en commun. Et si vous avez besoin d’une voiture ponctuellement, pourquoi ne pas en louer une ? Bien sûr, si vous résidez à la campagne, il reste plus difficile de s’en passer.
2. Ne plus acheter des vêtements issus de la fast-fashion
Privilégier de bons vêtements aux matières nobles telles que le lin, la laine, la soie aux tissus synthétiques. Ceux-ci abondent dans les grandes enseignes du prêt-à-porter. Cependant, la qualité n’étant pas au rendez-vous sur ces produits, vous devez racheter plus vite de nouveaux habits. Résultat, cela vous oblige à surconsommer et donc à dépenser davantage.
Par exemple, imaginez que vous acquérez un pull en cachemire. Pour 150 € environ, celui-ci vous tiendra chaud durant des années tout en vous octroyant l’élégance attendue. En revanche, en préférant débourser cette même somme dans 5 pulls en synthétiques à 30 €, vous aurez plus de choix dans votre dressing, mais vos pulls auront des coupes moins esthétiques, ne vous garderont pas au chaud et s’abîmeront beaucoup plus rapidement. Vous devrez donc en racheter l’année suivante. Finalement, sur 3 ans, vous aurez dépensé 450 € pour des pulls qui ne vous couvrent pas suffisamment et qui vous siéent moins bien.
Attention, ne confondez pas matière noble et marque de vêtements. Nombreuses sont celles qui jouent de leur notoriété pour bomber leurs prix alors que l’habit en question est lui aussi en synthétique et fabriqué au Bangladesh, dans des conditions plus que contestables, à l’instar des grandes enseignes de prêt-à-porter.
En achetant moins, mais mieux, vous agissez également de manière positive sur la planète. L’industrie textile impacte considérablement l’environnement.
D’après Greenpeace, le secteur de la mode affiche une empreinte carbone estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2, représentant environ 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Une persistance des tendances actuelles d’achat pourrait propulser cette contribution à 26 % d’ici 2050.
Finalement, le consensus est de consommer moins, mais mieux. Privilégier la qualité à la quantité. Ne pas se faire avoir par les sirènes des experts en Marketing.
Sur ce graphique, on constate qu’en 15 ans, la vente de vêtements s’est multipliée par 2 (courbe noire) tandis que le nombre de fois où ces habits sont utilisés a diminué (courbe verte). Cela montre bien que de nombreux achats vestimentaires pourraient être évités.
3. Ne plus acheter le dernier smartphone à la mode
Quand on regarde le prix du dernier smartphone à la mode aujourd’hui, on constate aisément que c’est le même qu’un ordinateur. Je vous rappelle que la fonction 1re d’un téléphone est de pouvoir communiquer avec ses proches. Sauf si vous avez besoin de prendre des photos et des vidéos d’une extrême qualité dans le cadre de votre travail, à quoi un appareil de cet acabit peut-il vous servir ?
Cela vous apporte une gratification immédiate au moment de l’achat. Vous êtes heureux de le manipuler durant 1 semaine et puis après, vous ne le regardez même plus. Vous vous y habituez et vous vous en lassez. Vous n’exploitez pas la moitié de ses fonctionnalités. Vous venez de dépenser plus de 1 000 euros pour un objet qui ne vous sert pas. En utilisant un appareil d’une gamme inférieur, vous auriez pu économiser facilement 800 euros. Argent, que vous auriez pu investir en Bourse, par exemple.
4. Ne plus acheter d’objets décoratifs
Pratiquer le minimalisme financier implique de limiter ses achats d'objets décoratifs.La maison doit être un lieu de repos et source d’inspiration. Loin du tumulte et de la surpopulation des villes, son intérieur doit inviter au calme et redonner de l’énergie. Cela consiste à arrêter d’acheter des choses dont l’utilité n’est que purement ornementale, mais aussi de désencombrer l’espace. Les matériaux nobles tels que le bois, marbre, etc., se suffisent à eux même. Il est superflu de rajouter des objets en plastique de piètre qualité pour personnaliser ou décorer sa demeure.
Par exemple, l’autre jour, je me suis rendu dans une grande enseigne d’ameublement. J’ai eu la curiosité de regarder le prix des plantes artificielles. Elle coûte aussi cher que des vraies ! Pourtant, elles ne sont pas du tout de la même qualité. Et je n’aborde pas la question de l’impact écologique et sanitaire que cela peut avoir de détenir ce genre d’artefact.
5. Limiter la consommation de produits alimentaires industriels
Un des principaux postes de dépense des Français est l’alimentation. Pourtant, celui-ci peut être réduit en reconsidérant sa manière de consommer et en adoptant le minimalisme financier. Tentez l’expérience de limiter l’achat de produits transformés en faveur de fruits, légumes, viandes et poissons frais. Vous verrez la différence sur votre portefeuille.
Et je ne vous parle même pas de votre santé. Le sucre, le fléau de notre époque, est présent dans d’innombrables aliments transformés. Pour rappel, trop en ingurgiter favorise le développement de maladie cardio-vasculaire, de diabète voire de certains cancers.
Le dernier rapport conjoint du World Cancer Research Fund et de l’American Institute for Cancer Research en 2018 a signalé que l’adoption d’une alimentation à charge glycémique élevée constituerait un facteur de risque probable pour le cancer de l’endomètre, la paroi interne de l’utérus.
Autrement dit, vous payez pour vous empoisonner. Vous vous retrouvez piégé par le pouvoir de l’influence du marketing. En apprenant à mieux manger, vous y gagnerez sur tous les pans de votre vie.
La qualité des aliments est aussi importante dans la mesure où elle impacte les nutriments présents. Par exemple, en mangeant un œuf de poule élevé en cage, vous consommez un produit beaucoup moins nutritif que s’il était issu de la ferme ou bio. Résultat des courses, vous en mangerez 2 voire 3 sur un repas pour arriver à satiété tandis qu’en en prenant un bio, vous n’en avalerez qu’un seul. Si ce dernier a une valeur marchande plus élevée, vous dépenserez moins d’argent en l’achetant, car vous aurez besoin de moins en ingérer pour vous nourrir. Cet exemple peut s’appliquer sur de nombreux autres aliments, tels que les fruits et les légumes.
Autant que possible, essayez de privilégier les circuits courts, les producteurs locaux, les marchés. En ayant moins d’intermédiaires, vous profitez de meilleures marchandises à moindre coût.
Attention aussi aux aliments transformés auxquels on ne pense pas. On peut en trouver dans la viande et les produits céréaliers comme le précise le diagramme ci-dessous.
En bref, embrasser le minimalisme financier et décider consciemment de renoncer à certaines acquisitions impulsives se révèle être bien plus qu’une simple stratégie d’économie. C’est une démarche qui transcende la sphère financière pour toucher tous les aspects de notre vie. Le minimalisme devient un catalyseur de bien-être, allégeant non seulement notre charge mentale, mais aussi le poids du stress qui accompagne souvent la surconsommation.
Ce choix de vie a un impact positif sur notre équilibre psychologique, mais également sur l’environnement, car privilégier la qualité sur la quantité limite notre empreinte écologique. La libération de l’emprise des biens matériels nous offre l’opportunité unique : celle de débloquer des ressources financières, créant ainsi une cagnotte propice à l’épargne ou à l’investissement en Bourse.