Vous avez sans doute déjà lu ce type d'offres commerciales, ces promesses avec la perspective de booster ses performances boursières grâce à l’effet de levier. Cela attire naturellement de nombreux investisseurs, souvent déjà avertis, qui veulent décupler leurs rendements. L'effet de levier en Bourse, utilisé avec méthode, offre bien cette possibilité de démultiplier ses gains, et peut en effet mener à de forts profits, à court comme à long terme.
Mais attention : ce mécanisme sophistiqué s'apparente à une arme à double tranchant qui exige une solide expertise et un sang-froid à toute épreuve. Surtout si vous vous aventurez au-delà des ETF à effet de levier par exemple, et que vous explorez les différentes familles de produits structurés. Voici mes conseils à propos de ce puissant outil financier qu'est l'effet de levier en Bourse.
Qu’est-ce que l’effet de levier en Bourse ?
L'effet de levier fonctionne comme un véritable « turbo » pour les investissements, si vous me permettez ce parallèle avec le monde de l’automobile. L'effet de levier peut être obtenu de plusieurs façons : principalement par l'endettement, mais aussi via des actifs long terme ou des produits dérivés.
L'exemple le plus courant est l'investissement immobilier : un acheteur utilise un prêt bancaire pour acquérir un bien qu'il n'aurait pas pu s'offrir avec son seul apport personnel. Cette stratégie lui permet d'accéder à un patrimoine plus important et potentiellement d'augmenter ses gains. D'accord, mais comment fonctionner l'effet de levier en Bourse ? Ici, il ne repose pas sur le mécanisme de l’endettement au travers d'un prêt bancaire.
2 solutions sont accessibles : l’achat de produits à effet de levier et le système de règlement différé (SRD).
La première solution repose sur l'utilisation de produits dérivés à effet de levier. Les CFD (Contracts For Difference) permettent de spéculer sur la différence entre le prix d'achat et de vente d'un actif, avec des multiplicateurs pouvant aller jusqu'à x5 sur les actions et x20 sur les indices. Bien que puissants, ces produits complexes sont risqués et même interdits dans certaines juridictions (je vous en parle plus en détail ensuite). Les ETF à effet de levier constituent une alternative plus transparente, répliquant un indice avec un multiplicateur (généralement x2 ou x3). La gamme des produits dérivés inclut également les options, warrants, turbos et contrats futures, chacun ayant ses propres caractéristiques.
La seconde approche utilise le Service de Règlement Différé (SRD), proposé par les courtiers traditionnels. Ce système permet d'acheter des actions en ne versant qu'une partie du capital, le règlement étant reporté à la fin du mois. Il nécessite un compte titres spécifique et n'est disponible que sur certaines actions liquides. Les investisseurs doivent tenir compte du coût supplémentaire lié à la commission de règlement différé (CRD).
Ce système se rapproche un peu plus du parallèle fait avec l'immobilier. Mais il ne faut pas y voir trop de similitudes. La principale différence est la durée : alors que le crédit immobilier s'étend sur plusieurs années, le SRD se dénoue mensuellement. Le coût prend aussi une forme différente : intérêts bancaires d'un côté, commission de règlement différé de l'autre.
Comment utiliser l'effet de levier ? Les produits d'investissement disponibles
Le marché propose différents instruments financiers permettant d'accéder à l'effet de levier. Chacun présente ses spécificités en termes de risque, de coût et de complexité. Voici un tour d'horizon succint pour vous aider à mieux appréhender l'effet de levier en Bourses et ses outils.
Les CFD (Contract For Difference)
Les CFD sont des contrats financiers qui permettant de spéculer sur la variation d'un actif sous-jacent. Ces contrats permettent de parier sur l'évolution d'un actif… sans jamais le détenir réellement. En tant qu'investisseur, vous achetez ou vendez un contrat qui reflète simplement la différence de prix entre l'ouverture et la clôture de sa position.
Ces produits dérivés offrent des leviers particulièrement importants, parfois jusqu'à 400:1. Cela vous laisse songeur ? Peut-être, mais soyons concrets. Ce levier de 400:1 signifie une liquidation de la position automatique si le cours du produit baisse de 0,25 % pour 100 € placés. Mais une hausse de 1 % peut à l'inverse faire doubler le capital.
Cette puissance de démultiplication explique la popularité des CFD auprès des traders actifs, mais aussi leur extrême dangerosité. Les CFD nécessitent le dépôt d'une garantie appelée « marge » ou « collatéral », qui représente un pourcentage de la position totale. Par exemple, avec une marge de 20 %, un investissement de 1000 € permet de contrôler une position de 5000 €. Cette marge sert de garantie pour le broker contre les pertes potentielles. Si les pertes approchent le montant de la marge, le broker peut exiger un « appel de marge » (obligation d'apporter des fonds supplémentaires) ou clôturer automatiquement la position pour se protéger.
Il existe des risques spécifiques aux CFD.
- La liquidation automatique : le courtier peut clôturer automatiquement les positions si les pertes approchent le montant du dépôt initial. Ce mécanisme, censé protéger l'investisseur, intervient souvent au plus mauvais moment.
- Le risque de contrepartie : le trader dépend entièrement de la solidité financière de son courtier CFD. En cas de faillite, la récupération des fonds peut s'avérer complexe, même avec la protection des dépôts.
- L'effet multiplicateur des frais : l'effet de levier amplifie non seulement les gains et les pertes, mais aussi l'impact des frais sur la performance globale. Un spread de 0,1 % sur une position avec levier x 10 représente en réalité 1 % du capital investi.
- La complexité des produits : les CFD sur matières premières ou forex intègrent des mécanismes complexes comme le rollover des contrats futures ou les points de swap, difficiles à maîtriser pour un investisseur particulier.
Face aux abus constatés, les régulateurs européens ont imposé des restrictions avec par exemple une limitation des leviers maximum (30:1 sur le Forex majeur, 5:1 sur les actions) ou encore l’obligation d'afficher le pourcentage de clients perdants.
Pour les investisseurs cherchant un effet de levier, d'autres solutions existent et sont pour moi bien plus sûres (je les évoque ci-après).
Les ETF à effet de levier
Les ETF à effet de levier représentent une autre solution qui doit retenir votre attention. Ces fonds indiciels cotés répliquent la performance journalière d'un indice en la multipliant par un facteur déterminé, généralement 2 ou 3, tant à la hausse qu'à la baisse.
Ces produits utilisent des instruments dérivés, principalement des swaps et des futures, pour obtenir l'effet de levier souhaité. Par exemple, un ETF levier 2 sur le CAC 40 vise à générer une performance quotidienne égale à 2 fois celle de l'indice. Si le CAC 40 progresse de 1 % sur une journée, l'ETF devrait théoriquement progresser de 2 % dans le même temps.
La clé, c'est que vous devez bien comprendre que cette réplication s'effectue sur une base journalière. Sur des périodes plus longues, un effet de capitalisation complexe entre en jeu, créant des écarts parfois significatifs avec la performance attendue.
Prenons un exemple concret avec un ETF x2 :
- Jour 1 : l'indice baisse de 10 %, l'ETF baisse de 20 % (car il a un effet de levier x2)
- Jour 2 : l'indice remonte de 10 %, l'ETF monte de 20 % (même logique)
On pourrait penser que l'indice est revenu à son point de départ (100 – 10% + 10% = 100), et que l'ETF aussi. Mais en réalité :
- Pour l'indice : 100 → 90 → 99
- Pour l'ETF : 100 → 80 → 96
Cette différence s'explique par le fait que le multiplicateur x2 s'applique chaque jour sur la nouvelle base. Plus la période est longue et plus les variations sont importantes, plus cet effet de capitalisation peut créer des écarts significatifs avec la performance théorique attendue. C'est pourquoi la performance d'un ETF x2 sur un mois, une année ou une période de temps encore plus longue ne sera pas exactement le double de celle de l'indice.
Le mécanisme est décrit de manière complète avec un exemple concret dans mon article dédié à l’ETF TQQQ. Il s’agit d’un ETF à effet de levier qui réplique le Nasdaq-100, et qui regroupe les 100 plus grandes entreprises non financières cotées au Nasdaq.
Je tiens à vous partager certains points de vigilance propres aux ETF à effet de levier.
- L'effet de capitalisation : sur le long terme, la performance peut différer significativement du multiple annoncé en raison de l'effet composé des variations quotidiennes. C'est ce que nous venons d'évoquer.
- Les coûts : les frais de gestion sont généralement plus élevés que ceux des ETF classiques, oscillant entre 0,5 % et 1,5 % par an.
- Le tracking error : l'écart de suivi peut s'avérer plus important que sur les ETF classiques, particulièrement en période de forte volatilité ou sur les marchés moins liquides.
Les ETF à effet de levier conviennent selon moi aux investisseurs souhaitant un horizon d'investissement court à moyen terme… mais aussi long terme ! On a souvent coutume de dire que ces ETF ne sont pas pensés pour du long terme à cause du beta-slippage, mais les marchés financiers sont historiquement haussiers. Pour un horizon de placement long, ce type d'ETF est donc tout à fait envisageable.
Je vous recommande de limiter la part des ETF à effet de levier dans le portefeuille global (maximum 5 à 15 %). Vous pouvez utiliser la méthode du DCA sur ces produits, pour limiter les effets de la volatilité. Les produits à effet de levier doivent en tout cas selon moi rester des investissement satellites.
Sachez que, selon les données de l'AMF, le nombre d’investisseurs français est en moyenne 4 fois plus important sur les ETF traditionnels en comparaison aux ETF à effet de levier. Pour autant, les montants échangés sont en moyenne 2 fois plus importants sur les ETF à effet de levier.
Les contrats à terme (futures)
Les contrats à terme, ou futures, sont des produits standardisés négociés sur des marchés organisés qui permettent de prendre des positions importantes moyennant un dépôt de garantie limité. Un contrat future est en réalité un engagement ferme d'acheter ou de vendre une quantité standardisée d'un actif (indice, matière première, devise…) à une date future et à un prix fixé à l'avance. Vous prenez un vrai pari sur le futur.
La particularité des futures réside dans leur système de dépôt de garantie : pour contrôler un contrat, l'investisseur ne dépose qu'une fraction de sa valeur, typiquement entre 5 et 15 %. Par exemple, pour contrôler un contrat CAC 40 d'une valeur de 50 000€, un dépôt de seulement 5 000€ peut suffire. Cette caractéristique crée naturellement un effet de levier important.
Les futures se distinguent des autres produits à effet de levier par leur niveau élevé de standardisation. Chaque contrat possède une taille fixe (par exemple, 10€ par point pour le future CAC 40), des échéances prédéfinies (généralement trimestrielles) et des règles de variation journalière strictes. Cette standardisation garantit une liquidité importante sur les principaux contrats et permet des coûts de transaction réduits.
Le mécanisme des appels de marge constitue une spécificité importante des futures. Chaque jour, la chambre de compensation calcule les pertes et gains latents. En cas de perte (marge débitrice), l'investisseur doit immédiatement réapprovisionner son compte pour maintenir le niveau de garantie requis. Si le compte n'est pas réapprovisionné, les positions peuvent être liquidées automatiquement. Ce système protège le marché mais exige une gestion très active de la trésorerie.
Les risques liés aux futures sont multiples.
- Le risque financier est important car les pertes peuvent largement dépasser le dépôt initial. L'effet de levier amplifie considérablement les variations, dans les 2 sens. On est ici loin de la protection qu'apportent les ETF, dont les pertes sont « limitées » au capital investi.
- Le risque technique ne doit pas être négligé : obligation de reporter les positions à l'échéance, coûts de rollover, risque de gap à l'ouverture des marchés.
Les futures s'adressent pour moi exclusivement aux investisseurs professionnels ou très expérimentés. Une expertise approfondie des marchés, une trésorerie conséquente et une capacité à gérer des positions en temps réel sont indispensables. Pour les particuliers non avertis, il faut s’abstenir d'utiliser ces produits malgré leur apparente attractivité.
Les options / warrants
Les options et warrants sont des produits dérivés qui donnent le droit, mais non l'obligation, d'acheter (call) ou de vendre (put) un actif sous-jacent à un prix fixé d'avance pendant une période déterminée. Il s’agit là de la différence clé par rapport aux futures, avec lesquels l'engagement est ferme. Pourquoi existe t-il les 2 termes warrants et options ? Les warrants sont simplement des options émises par des établissements financiers, tandis que les options standards sont cotées sur des marchés organisés.
Options et warrants permettent de spéculer sur la hausse comme sur la baisse avec un effet de levier important. Pour quelques euros, il est possible de contrôler une quantité significative d'actions ou d'indices. Mais en contrepartie, vous pouvez perdre la totalité de votre mise si le marché évolue dans le mauvais sens.
En position d'acheteur (calls ou puts), les pertes sont plafonnées à la prime payée (comme les ETF au capital investi). En revanche, la vente d'options expose à des risques de pertes qui peuvent être très importantes, voire illimitées dans le cas des calls vendus. Il est donc crucial de bien comprendre ces différences de risques avant de choisir son instrument.
Le risque principal réside selon moi dans la complexité de ces produits. De nombreux paramètres influencent leur valorisation : niveau du sous-jacent, temps restant, volatilité, taux d'intérêt. Un investisseur non averti peut facilement commettre des erreurs d'appréciation. La forte volatilité de ces produits et leur caractère périssable en font des instruments spéculatifs par excellence.
Alors, oui, face à cette complexité, des obligations d'information renforcées existent. Les émetteurs doivent publier des prospectus détaillés et des documents d'information clés. Les plateformes de négociation doivent vérifier le niveau de connaissance des investisseurs avant de leur donner accès à ces produits. Mais il s’agit pour moi d’un produit à effet de levier trop risqué sauf à avoir des connaissances poussées.
Les turbos
Les turbos permettent de spéculer sur la hausse (turbo call) ou la baisse (turbo put) d'un actif sous-jacent avec un effet de levier important. Leur fonctionnement repose sur un mécanisme de barrière désactivante : si le cours du sous-jacent atteint un certain niveau (la barrière), le produit est automatiquement désactivé et l'investisseur perd l'essentiel de sa mise.
Le niveau de levier d'un turbo dépend directement de son prix d'exercice, qui correspond au niveau de financement offert par l'émetteur. Plus ce niveau est proche du cours du sous-jacent, plus l'effet de levier est important. Vous êtes perdus ?
Imaginons que vous souhaitez investir sur le CAC 40 qui cote actuellement à 7 000 points. Vous avez une conviction haussière mais voulez amplifier vos gains potentiels. Les turbos vous permettent justement d'obtenir cet effet multiplicateur. Comment fonctionne un turbo call dans ce cas ? L'émetteur (généralement une banque) vous propose de « financer » une partie de votre investissement. Par exemple, sur un turbo call avec un niveau de financement à 6500 points :
- L'émetteur, la banque, « prête » 6 500 points.
- Vous financez la différence : 7 000 – 6 500 = 500 points
- Si le CAC monte à 7 100 points (+100 points), votre gain sera de 100 points sur une mise de 500 points, soit 20 % de rendement alors que le CAC n'a progressé que de 1,4 %
Les turbos présentent plusieurs avantages par rapport aux autres produits à effet de levier. Leur valorisation est simple à comprendre : elle évolue euro pour euro avec le sous-jacent (en tenant compte de la parité). Contrairement aux options, il n'y a pas de valeur temps qui se déprécie. De plus, la perte maximale est connue à l'avance et limitée au capital investi, contrairement aux CFD ou aux futures et à une partie des options.
Pour répondre aux critiques sur le caractère brutal des désactivations, les émetteurs ont développé des variantes comme les turbos « Best » qui remboursent la valeur résiduelle en cas de franchissement de barrière, ou les turbos « illimités » sans échéance. Ces produits offrent des caractéristiques différentes mais conservent le même principe de base.
Les régulateurs européens encadrent strictement la commercialisation des turbos. La distribution est réservée aux investisseurs ayant démontré leur compréhension de ces produits. Certains pays ont même interdit leur commercialisation auprès des particuliers.
Les principaux risques de l’effet de levier
L'effet de levier, bien que séduisant pour son potentiel de gains amplifiés, comporte des risques majeurs qu'il est essentiel de comprendre avant toute utilisation. La possibilité de contrôler une position importante avec une mise de départ limitée (je mets ici de côté les ETF) peut rapidement se transformer en piège pour l'investisseur mal préparé. Oui, cela peut paraître grisant d’avoir un tel gain potentiel… mais attention au retour de bâton.
Le risque le plus évident est l'amplification des pertes. Si un effet de levier de 10 permet de multiplier les gains par 10, il multiplie également les pertes dans les mêmes proportions. Une baisse de 10 % du sous-jacent se traduit alors par une perte de 100 % du capital investi. Cette mécanique implacable explique pourquoi de nombreux investisseurs particuliers perdent rapidement leur mise initiale sur les produits à effet de levier. Et dans ce cas, un premier investissement va vous refroidir clairement.
Les appels de marge constituent un autre danger majeur sur les CFD et les futures. Lorsque les pertes s'accumulent, le courtier exige un réapprovisionnement du compte pour maintenir les positions ouvertes. Si l'investisseur ne peut pas répondre à ces appels de marge, ses positions sont liquidées d'office, généralement au plus mauvais moment. Les pertes peuvent même dépasser le capital initial sur certains produits.
Le risque psychologique ne doit pas être sous-estimé. L'effet de levier pousse souvent à prendre des positions trop importantes par rapport à son capital. La volatilité amplifiée des positions génère un stress important qui peut conduire à des décisions irrationnelles : couper ses gains trop tôt, laisser courir ses pertes, doubler ses positions pour se « refaire ». Il n’y a pas toujours une réponse parfaite. Il faut savoir gérer ses émotions et avoir de la clairvoyance, parfois dans les pires moments.
Pour gérer ces risques, je recommande de limiter la taille des positions avec effet de levier selon votre profil, votre stratégie et votre patrimoine existant (maximum 20 % du portefeuille par exemple). Vous n'avez pas en tête l'idée d'investir à 100 % sur des actions françaises ou encore à 100 % sur une assurance-vie. Ici, c'est la même chose. Ne faites pas un all-in sur de l'effet de levier en Bourse.
Enfin, une bonne compréhension des produits et une gestion rigoureuse de son capital restent les meilleures protections contre les dangers de l'effet de levier. L’éducation financière est essentielle et vous devez, si le sujet vous intéresse, monter en compétence et vous former pour vous lancer avec plus de confiance et de sérénité. Je propose d'ailleurs des formations, et notamment une formation gratuite, pour connaître cet univers de l'investissement et mieux en maîtriser les codes.
Sachez pour conclure sur les risques qu’il existe des effets de levier maximum par instrument financier. Il s’agit de limites, définies par les autorités, qui imposent aux courtiers de ne pas proposer de produits au-delà. Pour tous les clients particuliers basés en France, voici ces effets de levier maximum à connaître.
Instruments | Effet de levier maximum |
Principales paires de devises | ×30 |
Paires de devises secondaires | ×20 |
GOLD | ×20 |
Principaux indices | ×20 |
Matières premières (sauf l'or) | ×10 |
Indices non majeurs | ×10 |
CFD sur actions et ETF | ×5 |
CFD sur crypto-actifs | ×2 |
Les courtiers avec lesquels vous pouvez investir avec effet de levier
Avec quel courtier se lancer sur des produits à effet de levier ? Vous pouvez choisir des courtiers généralistes, comme Degiro ou encore Interactive Brokers, ou des courtiers spécialistes, à l’image de XTB qui se focalise sur les CFD.
Degiro propose un système d'effet de levier appelé « Débit Argent » qui fonctionne comme une ligne de crédit adossée à votre portefeuille. Imaginons que vous ayez 1 000 € sur votre compte. Le Débit Argent vous permet d'acheter pour plus de 1 000 € d'actions. La différence crée un solde négatif sur votre compte espèces, comme une sorte de découvert autorisé.
Degiro calcule une « marge disponible » qui dépend de votre solde en espèces, de la valeur totale de votre portefeuille et des types d'actifs que vous détenez (certains actifs permettent plus de levier que d'autres)
2 profils d'utilisation existent :
- Profil Active : permet d'utiliser jusqu'à 50 % de la marge calculée. Plus prudent et adapté aux débutants, cette approche limite naturellement le risque.
- Profil Trader : vous l'avez compris ici les barrières sont moins fortes, car ce profil permet d'utiliser jusqu'à 100 % de la marge calculée. Un profil réservé aux investisseurs expérimentés qui offre plus de flexibilité mais plus de risque
Interactive Brokers propose du trading sur marge. Vous pouvez utiliser les espèces ou les titres de votre compte de trading comme effet de levier. Il s'agit d'un broker ultra-complet, technique, dont la plate-forme peut apparaître comme difficile à prendre en main, mais qui apporte une offre très très importante !
Sachez que les plateformes ne vont pas vous ouvrir leurs portes pour vous permettre d’accéder directement à des produits avec effet de levier et autres comptes sur marge sans quelques vérifications. Pour des produits complexes et à effet de levier, Interactive Brokers impose par exemple d’avoir « de bonnes voire parfaites connaissances sur les actions et options, ou actions et contrats à terme » et peut même imposer de passer un examen. Pour des produits complexes et à effet de levier, vous devez avoir un minimum de 2 ans d'expérience de trading (actions, options, contrats à terme).
Pour vous lancer avec des ETF à effet de levier, il est conseillé d'ouvrir un compte-titres ordinaire (CTO). Le PEA est trop limitatif, donnant accès aux principaux ETF à effet de levier seulement, et ne permettant pas par exemple d'aller chercher du levier x3.
Mes conseils pour bien investir avec l’effet de levier
L'effet de levier est un outil qui fascine, qui peut apparaître comme grisant, et qui attire de nombreux investisseurs par sa promesse de gains amplifiés. Mais son utilisation requiert une approche particulièrement rigoureuse et des précautions pour éviter les pièges qui ont causé la perte de nombreux épargnants.
La première règle, et sans doute la plus importante, est d'éviter les produits complexes comme les CFD, warrants et turbos. Ces instruments, bien que largement commercialisés auprès des particuliers, présentent des caractéristiques qui les rendent extrêmement risqués. Les statistiques des régulateurs montrent d'ailleurs que la majorité des investisseurs particuliers perdent de l'argent sur ces produits. Une étude réalisée par l’AMF (l’Autorité des Marchés Financiers) en 2014, avait mis en avant que 89 % des clients perdaient de l'argent sur une période de 4 ans (étude 2009-2013). Un chiffre qui commence à dater, sachant que la réglementation a évolué, mais les statistiques restent largement à la défaveur des investisseurs aujourd'hui encore.
Pour ceux qui souhaitent absolument bénéficier d'un effet de levier, les ETF à effet de levier constituent selon moi la solution la plus transparente et la plus sûre, à condition d'adopter un horizon d'investissement long terme et de bien comprendre leur fonctionnement.
Autre conseil que je peux vous donner, même si vous maîtrisez la technique, l'effet de levier ne doit jamais devenir un réflexe systématique d'investissement.
L'effet de levier ne s'adresse qu'aux investisseurs présentant un profil très dynamique. Cela implique non seulement une forte tolérance au risque, mais aussi une excellente connaissance des marchés financiers et des mécanismes que j'ai, ici, décrit brièvement
Enfin, même pour les investisseurs les plus expérimentés, la diversification reste une règle d'or. Les positions avec effet de levier ne doivent représenter qu'une partie limitée d'une stratégie d'investissement plus large et équilibrée. Cette diversification doit s'appliquer non seulement au niveau des instruments utilisés, mais aussi des secteurs, des zones géographiques et des styles d'investissement. Si vous souhaitez aller plus loin dans vos connaissances en Bourse, n'hésitez pas suivre ma formation offerte.