Trade Republic séduit par sa simplicité, ses faibles frais, et son interface épurée. Mais derrière cette promesse d’investissement accessible à tous, beaucoup d’entre vous se posent les mêmes questions légitimes :
- Trade Republic gagne-t-il de l’argent ?
- Comment Trade Republic se rémunère-t-il sur les ETF ?
- Est-ce que ce modèle est vraiment viable ?
- Et surtout, est-ce qu’il cache quelque chose qu’on ne voit pas ? 🤔
👉 Dans cet article, je vous propose de décortiquer ensemble le vrai business model de Trade Republic : comment il fonctionne, sur quoi il repose, et pourquoi il est encore aujourd’hui l’un des plus transparents du marché.
Pour ce faire, je me suis appuyée sur un échange riche et direct que j’ai eu avec Matthias Baccino, représentant de Trade Republic, qui a accepté de revenir en détail sur les sources de revenus de la plateforme et sa vision long terme. 💬
Business Model de Trade Republic : 2 sources de revenus principales
1re source de rentabilité pour Trade Republic : 1 € de frais de courtage
📌 Un tarif fixe, simple et accessible
La première source de revenus de Trade Republic est simple, transparente, et surtout redoutablement efficace : chaque transaction ponctuelle effectuée sur la plateforme vous coûte 1 €. Ce tarif s’applique quel que soit le montant de l’ordre. Vous pourriez penser que ce modèle n’est pas rentable, et pourtant, c’est précisément ce qui distingue Trade Republic de la plupart des autres acteurs du marché.
« Dans l’immense majorité des cas — pour ne pas dire la totalité — les autres banques, y compris mes anciens employeurs ou les banques en ligne françaises, ont un coût d’exécution supérieur à 1 € », explique Matthias Baccino, représentant de la société.
🤖 Automatisation et technologie propriétaire
Ce que Trade Republic réussit, là où d’autres échouent, c’est à automatiser ses processus de manière poussée, tout en ayant développé un système informatique entièrement propriétaire. Rien n’est sous-traité. Aucun logiciel externe ne vient se glisser dans la chaîne opérationnelle. Tout le code est écrit en interne, par leurs propres équipes.
Cette approche permet à la fintech de garder le contrôle total sur l’ensemble de ses opérations, et surtout, d’être bien plus efficace que les banques traditionnelles.
« C’est parce qu’on est très efficace qu’avec 1 € de frais de courtage par ordre, on est profitable », affirme Matthias Baccino.
📊 Une rentabilité déjà prouvée
Et les chiffres le prouvent. Trade Republic a levé 1,2 milliard d’euros de capitaux entre 2022 et 2023. Résultat : des capitaux propres colossaux, et surtout une rentabilité avérée deux années de suite.
🔍 Une exigence interne rigoureuse
Cette rentabilité repose sur une rigueur absolue en interne. Tout est scruté, optimisé, automatisé. Et si parfois cette automatisation prend un peu de retard — comme lors de certaines tensions sur le service client — c’est le revers inévitable d’une stratégie fondée sur l’efficacité technologique.
« Depuis dix ans, les fondateurs de Trade Republic se battent pour repenser les processus bancaires traditionnels. S’ils ne l’avaient pas fait, on n’aurait pas aujourd’hui les produits qu’on propose », insiste Matthias Baccino.
✅ Une brique clé du modèle économique
En résumé : ce frais unique de 1 € par transaction, qui peut sembler anecdotique, est la pierre angulaire du modèle économique de Trade Republic. Un modèle où performance technique, maîtrise des coûts et transparence vont de pair — et vous permettent, à vous, d’investir simplement, sans surcoût caché.
2e source de revenus pour Trade Republic : les rétrocessions des émetteurs d’ETF
🧾 Une petite commission sur les ETF, mais à très grande échelle
La deuxième source de revenus de Trade Republic repose sur un mécanisme bien connu du monde financier : les rétrocessions. Concrètement, la plateforme perçoit une petite part des frais de gestion appliqués aux ETF (fonds indiciels cotés) que vous achetez via l’application.
« Les ETF, vous le savez, ont des frais de gestion très faibles. Mais les fabricants de ces produits nous en reversent une petite fraction », explique Matthias Baccino.
Et cette transparence, vous la retrouvez noir sur blanc dans votre espace client. Vous pouvez consulter, pour chaque exécution, qui a payé quoi à qui. Rien n’est caché. 📊
Mais ce modèle ne fonctionne que si l’on atteint une taille critique. Et là encore, Trade Republic affiche des chiffres impressionnants : en un an, les actifs sous gestion ont bondi de 35 à 100 milliards d’euros. Un triplement spectaculaire qui permet à ces petites commissions de devenir, en cumulé, une source de revenus solide et régulière.
« C’est vraiment le cas typique des petits ruisseaux qui font les grandes rivières », résume Matthias Baccino.
🏛️ Et la Bourse de Hambourg ? Fin d’une 3ᵉ source de revenus
Jusqu’en 2023, Trade Republic bénéficiait également d’un flux complémentaire : une rémunération versée par la Bourse de Hambourg, partenaire technologique historique de la fintech via son segment MTF (Multilateral Trading Facility), géré par Lang & Schwarz.
Mais attention, cette rémunération n’avait rien à voir avec une pratique controversée comme le « Payment for Order Flow », où une Bourse prélève un spread sur l’exécution pour en reverser une partie au courtier. Trade Republic s’en est délibérément tenu à l’écart.
« Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne chez nous. Lang & Schwarz nous rémunérait uniquement pour les volumes énormes qu’on leur envoyait. »
Ce partenariat a pris fin à la suite d’une évolution législative européenne, qui interdit désormais les collaborations commerciales entre Bourses digitales et distributeurs comme Trade Republic. Résultat : ce flux de revenus a disparu en France depuis plus d’un an, et prendra fin en Allemagne en juin 2026.
📉 Une tarification stable, une rentabilité maintenue
Contrairement à ce que certains peuvent penser, Trade Republic n’a jamais augmenté ses frais si l’on en croit Matthias Baccino. Je détaille ce point un peu plus loin dans l’article.
Malgré l’arrêt de la rémunération venue de la Bourse de Hambourg, la plateforme reste rentable en France, grâce à l’automatisation, aux économies d’échelle, et à une gestion prudente des fonds levés.
🧠 Transparence et engagement pour la clarté des frais
Enfin, Trade Republic revendique une volonté de transparence totale sur ce qu’elle gagne et sur ce que vous payez. Pour chaque ordre, vous avez accès à l’intégralité des détails. Le seul point encore manquant ? La comparaison des spreads en temps réel.
« C’est en bonne voie. On a gagné cette bataille du lobbying, et ce registre de comparaison des spreads va être créé. »
Les frais de Trade Republic vont-ils augmenter ?
C’est une question que beaucoup d’entre vous se posent : Trade Republic finira-t-il par augmenter ses frais ? Après tout, un tarif fixe d’1 € par ordre de Bourse semble presque trop beau pour durer. Pourtant, rien n’a changé depuis la création de la plateforme — et selon Matthias Baccino, rien ne changera.
« La tarification de Trade Republic n’a pas évolué en 10 ans, et elle n’a pas vocation à évoluer », affirme-t-il sans détour.
Le message est clair : le modèle est pensé pour rester durablement accessible, et les volumes croissants d’actifs gérés permettent de maintenir cette stratégie sans compromettre la rentabilité de l’entreprise.
Et si un jour cela devait changer ? Vous avez la liberté de partir.
« Si un jour vous n’êtes pas satisfait, vous pouvez toujours transférer votre compte ailleurs, y compris votre PEA. »
🔁 La transférabilité fait partie intégrante de la philosophie de transparence de Trade Republic. Le courtier allemand milite d’ailleurs, aux côtés d’autres fintechs, pour un marché de l’épargne plus fluide en France. Un combat engagé de longue date :
« Cela fait cinq ans qu’on se bat pour fluidifier le marché. Aujourd’hui encore, il est impossible de transférer une assurance-vie en France, et j’en suis à ma quinzième réunion avec les autorités et les assureurs. »
En somme, pas d’augmentation de frais à l’horizon, mais une vigilance constante sur votre liberté de mouvement, et un engagement militant pour que l’épargne française devienne enfin plus simple, plus transparente… et plus fluide. ⚙️
👉 En bref, le business model de Trade Republic repose sur une logique limpide : offrir des services d’investissement accessibles et efficaces, sans jamais compromettre la rentabilité ni la transparence. Pas de frais cachés, pas de mécanismes opaques — juste une stratégie basée sur l’automatisation, l’échelle, et la confiance.
💡 Source de revenus | 📌 Détail |
---|---|
Frais de courtage | 1 € par ordre ponctuel, tarif fixe et inchangé depuis 10 ans. |
Rétrocessions sur ETF | Petite part des frais de gestion versée par les émetteurs. |
(Anciennement) Rémunération de la Bourse de Hambourg | Supprimée depuis 2023, liée au volume d’ordres exécutés. |
Si vous cherchez une plateforme simple, rentable et claire pour investir en Bourse, Trade Republic coche toutes les cases.
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