Le Private Equity, c’est une classe d’actifs qui connaît depuis un peu plus d’une vingtaine d’années un engouement fort, avec les investisseurs institutionnelles comme porteurs historiques, mais pas seulement. Les grandes fortunes et Family Offices allouent aussi régulièrement une part importante de leurs placements au capital-investissement. Désormais, ce sont les clients particuliers qui sont aussi de plus en plus nombreux à se tourner vers le Private Equity. Et Altaroc y est pour quelque chose !
En 2021, Altaroc a débarqué sur le marché avec une offre de fonds millésimés (Altaroc Global) et une promesse : celle de démocratisée le Private Equity, avec un ticket d’entrée à 100 000 € (contre plusieurs millions voire dizaines de millions auparavant). Les dirigeants portent une vision très intéressante de ce marché, avec une offre structurée, claire, facile à appréhender. Je vous partage mon avis sur Altaroc pour vous aider à vous forger votre conviction, avec de nombreuses données chiffrées et informations sur la stratégie.
Altaroc avis : quelle est l’offre en Private Equity ?
Altaroc Partners – anciennement Amboise Partners – est l’une des plus anciennes sociétés de gestion européennes. Créée en 1972 par Maurice Tchenio, l’un des pionniers du Private Equity européen et fondateur d’Apax, la société a toujours eu à cœur de rendre accessible cette classe d’actifs aux investisseurs privés. Depuis 1995, Altamir, le fonds coté lancé par Maurice Tchenio, permet déjà d’investir en Private Equity via la Bourse.
Mais c’est en 2018, avec l’arrivée de Frédéric Stolar, que le projet Altaroc prend forme. Ce dernier, qui cumule plus de 30 ans d’expérience en Private Equity institutionnel, a notamment cofondé et dirigé pendant 20 ans le fonds Sagard, gérant 2 milliards d’euros 💶. Son constat d’alors ? Le meilleur du Private Equity mondial reste inaccessible aux particuliers, même fortunés.
Pour accéder aux meilleurs fonds de Private Equity – ceux du premier quartile qui affichent des performances à 20 % annualisées – il fallait débourser des tickets unitaires de 30 millions de dollars par fonds, voire plus. Impossible pour un particulier, même avec un patrimoine conséquent, de se constituer un portefeuille diversifié sur 5 ou 6 fonds. On parle alors d’un engagement total de 150 à 200 millions d’euros minimum.
La révolution d’Altaroc apparue en 2021 consiste à mutualiser l’investissement dans un panier de fonds, pour rendre le meilleur du Private Equity accessible dès 100 000 €. Comment ? En créant des fonds de fonds millésimés qui agrègent les souscriptions de plusieurs centaines d’investisseurs privés. Ainsi, Altaroc peut négocier l’accès aux meilleurs gérants mondiaux et construire un portefeuille de qualité institutionnelle pour ses clients.
Le modèle repose sur un sponsor de poids : Altamir. Ce fonds coté investit massivement dans chaque millésime (30 millions d’euros dans le premier millésime 2021, par exemple). Cet engagement permet à Altaroc de sécuriser très en amont les places dans les fonds les plus demandés, bien avant même la période de commercialisation auprès des clients privés. Un avantage car les meilleurs fonds sont systématiquement en sursouscription, fonctionnant sur allocations. Altaroc a donc rapidement trouvé cette solution pour se hisser aux côtés d’investisseurs institutionnels, notamment, afin d’avoir une part du gâteau dans les fonds les plus performants. Et je dis bien les plus performants, car vous allez le voir dans les critères de sélection ci-dessous, la performance est l’une des clés.
Depuis 2021, Altaroc a levé plus de 1,4 milliard d’euros auprès de plus de 7 000 clients, avec une équipe de 70 collaborateurs et une commercialisation dans 9 pays. Une croissance forte, avec des ambitions élevées comme me l’a confié Frédéric Stolar que j’ai eu le privilège de rencontrer pour une masterclass sur le Private Equity.
Conseil de Matthieu – Altaroc, un fonds de fonds déjà solide
Altaroc Odyssey : décryptage du produit phare
Altaroc propose des produits de Private Equity. C’est le cas par exemple du FCPR (Fonds Commun de Placement à Risques) Discovery, un portefeuille de Private Equity secondaire disponible en assurance-vie et PER ou d’Infinity, programme d’investissement en Private Equity clé en main. 2 produits apparus en 2025.
👉 Le produit phare d’Altaroc, sur lequel je vais me concentrer, c’est la gamme Odyssey. Il s’agit de fonds millésimés, c’est-à-dire lancés chaque année avec une nouvelle sélection de gérants. Depuis 2021, Altaroc a lancé 5 millésimes : Odyssey 2021, 2022, 2023, 2024 et 2025.
Le fonctionnement d’un millésime
Un millésime Altaroc Odyssey, c’est un FPCI (Fonds Professionnel de Capital Investissement) fermé, avec une durée de vie de 10 ans. La taille minimale de chaque millésime est de 100 millions d’euros, mais certains millésimes dépassent largement cette taille (465 millions d’euros pour Odyssey 2022, par exemple).
Le ticket d’entrée est de 100 000 €, mais il ne s’agit pas d’un versement unique. Le système fonctionne par appels de fonds semestriels. Concrètement, vous vous engagez sur 100 000 €, mais vous ne versez que 20 000 € tous les 6 mois (les 1er avril et 1er octobre), sur une période de 5 ans. Cela permet de lisser l’investissement dans le temps et d’optimiser votre trésorerie.
Durée de vie et calendrier de distribution
Un millésime Odyssey a une durée de vie de 10 ans, avec possibilité de prolongation de 1 ou 2 ans. Cela peut sembler long, mais c’est pourtant la durée cohérente avec la nature même du Private Equity. Les fonds sous-jacents mettent plusieurs années à déployer leur capital (3 à 5 ans en moyenne), puis plusieurs années supplémentaires pour accompagner les entreprises, créer de la valeur et organiser les sorties (vente à un acquéreur industriel, introduction en Bourse, vente secondaire).
En général, les premières distributions interviennent à partir de la quatrième ou cinquième année, lorsque les premiers fonds sous-jacents commencent à sortir de leurs participations. Le rythme des distributions s’accélère ensuite entre la sixième et la dixième année.
👉 Ce mécanisme est particulièrement intéressant dans le cadre du programme Re-up, que je détaille plus loin. En investissant sur plusieurs millésimes successifs, vous créez un effet de cascade : les distributions des millésimes anciens viennent financer les appels des millésimes récents, générant ainsi un flux de trésorerie optimisé.
La méthodologie de sélection des gérants
L’une des forces d’Altaroc réside dans sa méthodologie de sélection des gérants. Frédéric Stolar l’explique très bien : investir dans le Private Equity, ce n’est pas seulement une question de chiffres, c’est aussi une question d’expérience, de process et de gouvernance. Les meilleurs gérants ne sont pas simplement ceux qui ont eu de la chance sur un ou 2 millésimes, ce sont ceux qui ont démontré leur capacité à performer dans la durée, y compris en période de crise. Mieux, ce sont ceux qui ont des méthodes, des process, pour répliquer cette performance et la délivrer dans le temps.
Altaroc applique une trentaine de critères de due diligence pour sélectionner ses gérants. Mais quelques-uns sont absolument essentiels et constituent le socle de la sélection.
1. Un historique d’au moins 20 ans
Les gestionnaires qui se retrouvent dans les millésimes Altaroc ont tous au moins 20 ans d’ancienneté. Pourquoi 20 ans ? Parce que cette durée permet d’observer au moins 2 cycles économiques complets 🔃, incluant des crises majeures comme celle de 2008 ou la crise COVID. Un gérant qui traverse ces périodes en maintenant des performances élevées démontre la solidité de son modèle et de ses processus. Le Private Equity n’est pas qu’un métier financier, c’est aussi un métier d’expertise sectorielle et opérationnelle. Avec ce recul de 2 décennies, il est plus simple de comprendre si les méthodologies pour transformer les entreprises, les accompagner et créer de la valeur ont tenu.
2. Une performance minimale exigeante
Altaroc ne retient que les gérants dont le pire millésime sur les 20 dernières années affiche un TRI net d’au moins 15 % et un multiple de 2x (le capital doublé). Autrement dit, même dans leur moins bonne année, ces gérants font mieux que la moyenne du marché ✅. C’est un filtre redoutable qui élimine d'emblée les gérants trop volatils ou inconstants.
3. Une taille critique
Les fonds sélectionnés doivent lever au moins 1 milliard d’euros, avoir au minimum 5 milliards d’euros d’actifs sous gestion et compter au moins 50 collaborateurs. Pourquoi ces seuils ? Pour éviter le risque « intuitu personae », c’est-à-dire la dépendance à une ou 2 personnes clés 🔑. Une structure de cette taille dispose de process industriels, de plusieurs équipes sectorielles, d’un sourcing de deals international. Elle est résiliente face au départ d’un associé ou à un changement d’équipe.
4. Une spécialisation sectorielle
Enfin, Altaroc privilégie les fonds verticaux, c’est-à-dire spécialisés sur une industrie ou un segment précis. Pourquoi ? Parce que l’avenir du Private Equity appartient (selon les dirigeants de l’entreprise) aux experts sectoriels. Un fonds qui se concentre exclusivement sur les logiciels SaaS, par exemple, développe une connaissance fine des modèles économiques, des valorisations, des leviers de création de valeur. Il peut sourcer les meilleurs deals, apporter une vraie valeur ajoutée opérationnelle et créer des synergies entre les entreprises de son portefeuille.
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Évolution de la stratégie : 5 millésimes décryptés
L’un des aspects les plus intéressants à observer chez Altaroc, c’est l’évolution de sa stratégie sectorielle au fil des millésimes. Si les grands principes restent constants (focus Growth et Buyout, diversification géographique Europe/Amérique du Nord), on observe une spécialisation croissante et des convictions de plus en plus affirmées.
2021-2022 : Les fondations, une approche équilibrée
Les 2 premiers millésimes Odyssey (2021 et 2022) adoptent une approche relativement classique et diversifiée. L’équipe Altaroc cible 4 secteurs jugés porteurs :
- Les éditeurs de logiciels et services technologiques ;
- Les services de santé ;
- Les services aux entreprises (B2B) ;
- Les plateformes digitales B2C (consommation).
À ce stade, aucune allocation sectorielle précise n’est communiquée. L’objectif est clair : construire un portefeuille équilibré, diversifié, capable de traverser les cycles économiques. On mise sur des secteurs acycliques ou contre-cycliques, avec une croissance structurelle forte 🔺. Cette phase correspond à la mise en place de la méthodologie Altaroc et à la construction de relations avec les gérants internationaux de premier plan.
Gérants sélectionnés dans Odyssey 2021
Gérant | Segment | Géographie | Spécialité | |
---|---|---|---|---|
1 | General Atlantic | Growth | Global | Technologie, croissance |
2 | Insight Partners | Growth | Global | Software, SaaS |
3 | Apax Partners | Buyout | Multi-régions | Multi-secteurs |
4 | Nordic Capital | Buyout | Europe du Nord | Healthcare, Services |
5 | Seven2 | Buyout | France et Europe continentale | Technologie, services |
La diversification géographique est également équilibrée : environ 45 % Europe, 45 % Amérique du Nord, 10 % reste du monde (principalement Asie via des fonds globaux).
Gérants sélectionnés dans Odyssey 2022
Gérant | Segment | Géographie | Spécialité | |
---|---|---|---|---|
1 | Cressey & Company | Buyout | États-Unis | Santé |
2 | STG | Buyout | Europe et Amérique du Nord | B2B Logiciels & Services |
3 | Accel-KKR | Buyout | États-Unis | Logiciels, Technologie |
4 | Apax Partners | Buyout | Multi-régions | Multi-secteurs |
2023-2024 : La consolidation et la montée en gamme
Avec les millésimes 2023 et 2024, Altaroc conserve cette approche multi-sectorielle sur 4 thématiques clés, mais on observe une évolution qualitative majeure : la sélection de gérants de plus en plus prestigieux et spécialisés.
Le millésime 2023 intègre notamment CVC Capital Partners (l’un des plus grands fonds de buyout mondiaux avec 140 milliards d’euros sous gestion), TA Associates (pionnier du Growth Buyout avec 45 milliards de dollars sous gestion) et New Mountain Capital. Ces noms témoignent d’une montée en gamme significative.
Le millésime 2024 marque un tournant avec l’arrivée de Thoma Bravo, considéré comme le meilleur gérant de software buyout au monde. Thoma Bravo se concentre exclusivement sur les logiciels 🖥️, avec un track record exceptionnel (plus de 20 % de TRI net sur 20 ans). Aux côtés de Thoma Bravo, on retrouve Vitruvian (spécialiste européen du growth capital dans la tech), Summit Partners (growth equity global) et Bridgepoint (buyout mid-market).
Une tendance se dessine alors à mon avis : la spécialisation croissante vers les logiciels et la technologie. Les gérants sélectionnés affichent de plus en plus une expertise sectorielle verticale plutôt qu’une approche généraliste (je vous l’ai dit, c’est une conviction forte de la direction).
On le comprend, la création de valeur doit provenir principalement de la croissance opérationnelle plutôt que de l’effet de levier financier. Altaroc privilégie des gérants qui font grandir les entreprises (croissance du chiffre d’affaires, amélioration des marges, expansion internationale) plutôt que des gérants qui misent essentiellement sur l’endettement pour amplifier les retours.
Gérants sélectionnés dans Odyssey 2023
Gérant (Fonds) | Segment | Géographie | Spécialité | |
---|---|---|---|---|
1 | CVC Capital Partners (CVC IX) | Large-cap Buyout | Global | Multi-secteurs, focus Tech/Santé/Services |
2 | TA Associates (TA XV) | Growth/Buyout | Global | Growth Buyout, Software |
3 | New Mountain Capital (VII) | Buyout | Amérique du Nord | Defensive growth sectors |
4 | Inflexion (Partnership Capital III) | Buyout minoritaire | Europe du Nord | Minority stakes |
5 | Main Capital (VIII & Foundation II) | Buyout | Europe du Nord + US | Software exclusivement |
Gérants sélectionnés dans Odyssey 2024
Gérant | Segment | Géographie | Spécialité | |
---|---|---|---|---|
1 | Thoma Bravo | Buyout | États-Unis + Europe | Software pure-player |
2 | Vitruvian | Growth | Europe | Technology, Healthcare, Services |
3 | Summit Partners | Growth | Global | Growth equity multi-secteurs |
4 | Bridgepoint | Buyout | Europe + États-Unis | Mid-market buyout |
2025 : L’inflexion tech, une stratégie assumée
Le millésime 2025 marque une rupture stratégique claire. Pour la première fois, Altaroc communique une allocation sectorielle précise et affirmée : 50 à 60 % d’exposition au secteur des logiciels et services technologiques.
Cette concentration sectorielle s’accompagne d’une réduction de l’allocation santé, qui passe à 10 à 20 % (contre une part plus importante dans les millésimes précédents). Altaroc justifie cette évolution par « une logique d’exigence dans la sélection des fonds disponibles sur ce secteur ». Comprenez : plutôt que d’investir dans des fonds santé de qualité moyenne, Altaroc préfère concentrer son portefeuille sur les secteurs où elle identifie les meilleurs gérants.
Les 2 premiers fonds sélectionnés pour 2025 confirment cette orientation :
- Insight Partners XIII : géant mondial du growth equity dans les logiciels, avec un track record exceptionnel (Shopify, Twitter, Discord dans leur portefeuille historique).
- Hg Saturn 4 : fonds de large-cap buyout exclusivement dédié aux logiciels en Europe et Amérique du Nord.
L’univers de sélection en due diligence (Inflexion, New Mountain, Nordic Capital, Great Hill Partners) suggère que les prochains fonds ajoutés suivront probablement cette même logique de spécialisation tech.
⚠️ Attention toutefois : cette concentration sur les logiciels (50-60 %) ne signifie pas un pari « all-in » sur un seul secteur. Altaroc maintient une diversification résiduelle sur :
- La santé (10-20 %) en ciblant les services de santé digitaux, medtech, prestations de soins à domicile. Le vieillissement de la population et la hausse des dépenses de santé restent des tendances lourdes.
- Les services B2B (~20 %) en visant les secteurs de l’externalisation, du conseil, des services aux entreprises, notamment ceux qui bénéficient de la transformation digitale.
- Enfin, la consommation digitale (~10 %) est toujours là (marketplaces, plateformes B2C, nouveaux modèles de distribution).
Cette répartition permet de lisser les risques tout en capitalisant sur les convictions fortes d’Altaroc.
Gérants sélectionnés dans Odyssey 2025
Gérant (Fonds) | Segment | Géographie | Spécialité | Statut | |
---|---|---|---|---|---|
1 | Insight Partners XIII | Growth | Global | Software, forte croissance | ✅ Confirmé |
2 | Hg Saturn 4 | Large-cap Buyout | Europe + Amérique du Nord | Software exclusivement | ✅ Confirmé |
3 | Inflexion | Buyout | Europe du Nord | Tech & Telecom, Services, Services aux entreprises, Santé, Industrie, Consommation | 🔍 Due diligence |
4 | New Mountain | Buyout | États-Unis (principal), Europe, Asie | Santé, Logiciels, Services aux entreprises, Information & Data, Services financiers | 🔍 Due diligence |
5 | Nordic Capital | Buyout | Europe du Nord | Santé, Technologie et Paiements, Services financiers, Industrie et Services aux entreprises | 🔍 Due diligence |
6 | Great Hill Partners | Growth Buyout & Growth Equity | Amérique du Nord, Europe | Logiciels, FinTech, Technologie Santé, Infrastructures digitales, Commerce digital | 🔍 Due diligence |
On voit depuis 2025 apparaître des « partenaires historiques » : plusieurs gérants présents dans les millésimes précédents sont à nouveau sélectionnés (Insight Partners était déjà dans Odyssey 2021, par exemple). Cette continuité n’est pas contradictoire avec la diversification inter-millésimes évoquée plus haut. Elle témoigne d’une relation de confiance établie avec certains gérants, permettant un accès privilégié à leurs nouveaux fonds et un déploiement plus rapide du capital.
Conseil de Matthieu – Une continuité dans les gérants, gage de cohérence
Millésime | Taille du fonds | Montants engagés fonds | Montants investis fonds | Montants coinvest. | Nb sociétés coinvest. | Statut |
---|---|---|---|---|---|---|
Odyssey 2021 | 180M€ | 144M€ | 97M€ (au 30/09/24) | 36M€ (alloué) / 33M€ (investi) | 5 | Clôturé |
Odyssey 2022 | 465M€ | 372M€ | 112M€ (au 30/09/24) | 93M€ / 82M€ (investi) | 7 | Clôturé |
Odyssey 2023 | 330M€ | 264M€ | / | 66M€ / 35M€ (investi) | 5 | En cours |
Odyssey 2024 | 355M€ | 260M€ | / | / | 4 | En cours |
Odyssey 2025 | 350M€ | En construction | – | – | 7 | En cours |
L’évolution stratégique d’Altaroc révèle selon moi une maturité croissante : après 2 années de construction et d’apprentissage, puis 2 années de consolidation et de montée en gamme, Altaroc affirme désormais des convictions sectorielles fortes, tout en conservant une discipline de diversification.
Une diversification géographique équilibrée
Altaroc applique une répartition géographique cohérente sur tous ses millésimes : environ 45 % d’exposition aux États-Unis, 45 % à l’Europe et 10 % à l’Asie et au reste du monde.
Pourquoi cette prédominance américaine ? Parce que les États-Unis restent le marché le plus mature et le plus performant 📈 du Private Equity. L’écosystème y est plus fluide pour sourcer des deals, les équipes de gestion sont souvent plus expérimentées, et les valorisations de sortie (via IPO ou vente stratégique) sont généralement plus élevées.
L’Europe offre quant à elle des opportunités intéressantes, notamment sur le mid-market et dans certains secteurs. L’Asie, via des fonds globaux, permet de capter la croissance des marchés émergents sans prendre un risque géographique excessif.
La structure 80/20 : fonds et co-investissements
Chaque millésime Altaroc Odyssey respecte une architecture constante : 80 % des montants sont investis dans 5 à 7 fonds sélectionnés pour leur track record exceptionnel, et 20 % sont alloués à des co-investissements directs aux côtés de ces gérants.
Les 80 % en fonds assurent la diversification et la sécurité. En investissant dans 5 à 7 fonds qui détiennent eux-mêmes chacun entre 20 et 30 entreprises, on obtient une exposition à plus de 100 à 200 sociétés. Cela réduit considérablement le risque de perte en capital sur une entreprise individuelle.
Les 20 % en co-investissements directs, eux, visent à booster la performance. Quand Altaroc investit directement aux côtés d’un gérant dans une entreprise spécifique (par exemple, Qlik avec Thoma Bravo dans le millésime 2024), il bénéficie d’une structure de frais allégée. Pas de double couche de frais de gestion 👬 ni de carried interest sur la partie co-investissement. C’est donc un levier de surperformance potentiel, tout en restant limité à 20 % pour ne pas fragiliser le portefeuille.
Élément | Détail |
---|---|
Structure | 80% fonds (5-7 gérants) / 20% co-investissements directs |
Segments PE | Growth Equity + Buyout (LBO) uniquement |
Géographie | ~45% Europe / ~45% Amérique du Nord / ~10% Asie & reste du monde |
Taille minimale | 100M€ par millésime minimum |
Ticket d’entrée | 100 000€ minimum (puis 10 000€ ou 20 000€ par appel semestriel) |
Appels de fonds | 2x/an (1er avril + 1er octobre), ~10% par appel |
Durée de vie | 10 ans + possibilité de prorogation 1-2 ans |
Véhicule | FPCI (Fonds Professionnel de Capital Investissement) |
Fiscalité | Exonération de plus-values (nature fiscale FPCI) |
Les objectifs de performance et premiers résultats
Altaroc affiche des objectifs de performance ambitieux mais réalistes : un TRI net d’environ 13 à 15 % par an et un multiple de 1,7x à 2x sur la durée de vie d’un millésime. Mais qu’en est-il vraiment ?
Les performances historiques du Private Equity
Avant de parler des performances spécifiques d’Altaroc, il est important de rappeler les performances historiques de la classe d’actifs Private Equity dans son ensemble 📈.
La performance globale du capital-investissement français mesurée sur 15 ans est de 13,3 % en moyenne par an, nette de frais et de carried interest. En France, les fonds de premier quartile ont réalisé un TRI annuel moyen de 25,7% depuis l’origine.
Ces chiffres sont bien supérieurs aux performances des marchés boursiers traditionnels (environ 10,5 % annualisé sur 10 ans pour le CAC 40 par exemple). Les performances espérées à l’avenir, en France comme à l’échelle mondiale, sont aussi très fortes.
Le Private Equity surperforme donc structurellement, mais cette surperformance s’accompagne de risques et de contraintes spécifiques : illiquidité, complexité, tickets d’entrée élevés.
Les premiers retours des millésimes Altaroc
Les millésimes 2021 et 2022 ont maintenant 3 à 4 ans d’existence. C’est encore trop tôt pour mesurer des performances finales (un millésime ne délivre sa pleine performance qu’après 8 à 10 ans), mais on peut déjà observer quelques indicateurs encourageants :
On note des montants déjà largement investis. Au 30 septembre 2024, le millésime 2021 a investi 97 millions d’euros sur les 144 millions engagés dans les fonds (soit 67 %), et 33 millions d’euros sur les 36 millions alloués aux co-investissements (soit 92 %). Cela témoigne d’un déploiement rapide et efficace.
Altaroc possède dans ses fonds des sociétés qui performent. Parmi les entreprises détenues indirectement via les fonds Altaroc, on trouve des success stories notables. Databricks (Altaroc Odyssey 2021), par exemple, a dépassé les 100 milliards de dollars de valorisation. Coupa (solution de facturation et gestion des dépenses, adoptée par des géants comme Nvidia ou Marriott) est en forte croissance. Visma (éditeur de logiciels dans le cloud) dépasse les 2,8 milliards d’euros de revenus récurrents annuels.
Seul bémol, pas encore de distributions significatives 🪙. C’est normal à ce stade. Les fonds de Private Equity mettent 4 à 6 ans avant de commencer à distribuer du capital. Les premiers retours sur investissement pour les millésimes 2021 et 2022 devraient intervenir entre 2025 et 2027.
👉 Il est donc prématuré de juger la performance finale des millésimes Altaroc. Mais les indicateurs intermédiaires (vitesse de déploiement, qualité des sociétés en portefeuille, réputation des gérants) sont rassurants.
La structure de frais : ce qu’il faut savoir
Parlons maintenant du sujet qui fâche : les frais. Investir en Private Equity via un fonds de fonds implique inévitablement une double couche de frais. C’est important de bien comprendre cette structure pour mesurer l’impact sur la performance nette.
Les frais des gérants sous-jacents
Les fonds de Private Equity dans lesquels Altaroc investit prélèvent eux-mêmes des frais de gestion et des frais de performance (carried interest).
Frais de gestion : entre 1,5 % et 2 % par an sur les montants engagés ou investis, selon les fonds. Ces frais servent à couvrir les coûts de l’équipe de gestion, le sourcing des deals, le suivi des participations.
Frais de performance (carried interest) : environ 20 % de la performance générée au-delà d’un taux de rendement minimal (hurdle rate), généralement fixé à 8 %.
👉 Ces frais sont standards dans l’industrie du Private Equity. Ils expliquent pourquoi, lorsque l’on parle de performances du Private Equity, il faut toujours vérifier s’il s’agit de performances brutes ou nettes de frais 📈.
La couche de frais Altaroc
En plus des frais des gérants sous-jacents, Altaroc prélève ses propres frais pour le service qu’il rend : sourcing des meilleurs fonds, due diligence, construction du portefeuille, gestion administrative, reporting.
Les frais Altaroc s’échelonnent entre 1,5 % et 2,5 % par an, selon le montant investi. Plus votre ticket est élevé, plus les frais baissent. Par exemple :
- 100 000 € investis : frais Altaroc de 2,5 %
- 500 000 € investis : frais Altaroc de 2 %
- 1 million d’euros investis : frais Altaroc de 1,5 %
Ces frais couvrent l’accès aux meilleurs gérants (un service qu’il serait impossible d’obtenir en direct), la gestion complète du portefeuille, le reporting trimestriel, le service client, et l’accompagnement par les équipes Altaroc.
Impact cumulé sur la performance
Prenons un exemple concret pour mesurer l’impact total des frais.
Imaginons un fonds sous-jacent qui génère une performance brute de 20 % par an. Après déduction des frais de gestion (2 %) et du carried interest (20 % sur la surperformance au-delà de 8 %), la performance nette remontée à Altaroc sera d’environ 15 %.
Altaroc applique ensuite ses propres frais (disons 2 % pour un ticket moyen). La performance finale pour l’investisseur sera donc d’environ 13 % net.
Est-ce acceptable ? Tout dépend de votre point de comparaison. Si vous comparez à un ETF World qui fait 8 % annualisé sur longue période, investir dans du Private Equity via Altaroc reste potentiellement plus performant, même après cette double couche de frais. Si vous comparez à un investissement direct dans un fonds top-tier (ce qui nécessiterait un ticket de 30 millions de dollars et des relations établies depuis 20 ans), Altaroc reste évidemment bien plus accessible.
👉 La vraie question est : Altaroc crée-t-il suffisamment de valeur pour justifier ses frais ? Ma réponse : oui, à condition d’accepter l’illiquidité et d’avoir un horizon long terme. L’accès aux gérants sélectionnés par Altaroc (Thoma Bravo, CVC, TA Associates) est un privilège que seuls les plus grands investisseurs institutionnels peuvent obtenir en direct.
Le programme Re-up : construire un mini fonds de pension personnel
L’une des innovations les plus intéressantes d’Altaroc, c’est le programme Re-up. L’idée est simple mais puissante : investir régulièrement dans les nouveaux millésimes, année après année, pour se construire un portefeuille de Private Equity diversifié dans le temps.
Pourquoi investir sur plusieurs millésimes ?
- Diversification temporelle : en investissant chaque année dans un nouveau millésime, vous lissez votre exposition aux cycles économiques. Un millésime lancé en 2021 (en pleine reprise post-COVID) n’aura pas la même trajectoire qu’un millésime lancé en 2023 (période de remontée des taux). En investissant sur 3, 4 ou 5 millésimes successifs, vous réduisez le risque de tomber sur « la mauvaise année ».
- Effet de cascade des distributions : à partir de la septième année environ, un millésime commence à distribuer du capital aux investisseurs (via la revente de participations par les fonds sous-jacents). Si vous avez investi dans plusieurs millésimes échelonnés, vous recevez des distributions régulières qui peuvent financer les nouveaux appels de fonds. C’est le principe du « mini fonds de pension personnel » : après quelques années, votre portefeuille Private Equity s’autofinance et génère un flux de trésorerie récurrent.
- Accès aux meilleurs gérants à chaque cycle : les gérants sélectionnés changent d’un millésime à l’autre. En investissant sur plusieurs années, vous captez les meilleurs millésimes de chaque gérant, sans concentration excessive sur une même équipe.
Concrètement, comment ça marche ? Imaginons que vous investissiez 100 000 € dans Odyssey 2023, puis 100 000 € dans Odyssey 2024, puis 100 000 € dans Odyssey 2025. Vous engagez au total 300 000 €, mais échelonnés sur 3 ans.
En 2030, le millésime 2023 commence à distribuer (disons 20 000 € cette année-là). En 2031, les millésimes 2023 et 2024 distribuent (40 000 € au total). En 2032, les 3 millésimes distribuent (60 000 €). Ces distributions peuvent venir compenser les derniers appels de fonds ou simplement vous procurer un revenu complémentaire.
À partir de 2033-2035, vos millésimes anciens sont en phase de distribution intensive, tandis que vous continuez potentiellement d’investir dans de nouveaux millésimes. Vous créez ainsi un flux de trésorerie régulier, à l’image d’un fonds de pension ou d’une rente.
Cette stratégie Re-up convient particulièrement aux professions libérales, aux dirigeants d’entreprise et aux investisseurs qui souhaitent se constituer un complément de revenus pour la retraite. Mais elle nécessite une capacité d’épargne régulière (20 000 € par an minimum) et une vision patrimoniale
Pour qui est fait Altaroc ? Mon avis
Après avoir décortiqué l’offre Altaroc sous tous les angles, il est temps de vous livrer mon avis personnel. Est-ce que cette solution correspond à votre profil ? Quels sont les véritables avantages et les limites à connaître avant de se lancer ?
Soyons clairs d’entrée : Altaroc ne s’adresse pas à tout le monde. Le ticket d’entrée de 100 000 € peut sembler accessible pour un produit de Private Equity institutionnel, mais il reste conséquent. Et au-delà du montant initial, c’est surtout votre situation patrimoniale globale qui doit être évaluée.
Je recommande que l’investissement en Private Equity ne représente pas une allocation trop forte de votre patrimoine financier total. Si vous avez 500 000 € de patrimoine financier (hors immobilier), un engagement de 100 000 € sur Altaroc peut se justifier. En revanche, si c’est la quasi-totalité de votre épargne disponible, il faut passer votre chemin. Le risque serait trop important.
Au-delà de la capacité financière, c’est aussi une question d’horizon de placement. Un millésime Altaroc, c’est 10 ans minimum d’illiquidité totale. Pendant cette période, impossible de récupérer votre capital. Les projets de vie à court ou moyen terme (achat immobilier, financement des études des enfants, création d’entreprise) doivent être financés par ailleurs.
👉 Les profils les plus adaptés ? Les cadres supérieurs et dirigeants d’entreprise en phase de forte accumulation patrimoniale, les professions libérales avec des revenus élevés et réguliers, les investisseurs déjà bien diversifiés qui cherchent à compléter leur allocation avec une classe d’actifs décorrélée des marchés boursiers.
Si vous êtes dans la cible et que le Private Equity est un actif pour vous, pourquoi se lancer avec Altaroc ? Le point fort, qui fait la différence à mon avis, c’est l’accès aux meilleurs gérants mondiaux. Avoir Thoma Bravo, CVC, TA Associates ou Insight Partners dans un même portefeuille, pour un ticket de 100 000 €, c’est tout simplement impossible en direct. Ces fonds sont en sursouscription permanente et réservent leurs allocations aux plus grands investisseurs institutionnels qui investissent des centaines de millions d’euros 💶.
Altaroc vous ouvre les portes de ce club très fermé. C’est un privilège réel, et c’est ce qui justifie en grande partie les frais prélevés. L’accès au Private Equity de Trade Republic dès 1 € ne répond pas aux mêmes besoins.
La diversification est également exceptionnelle. Avec un seul millésime Altaroc, vous êtes exposé à 5 à 7 fonds différents, eux-mêmes investis dans 20 à 30 entreprises chacun. Soit une exposition indirecte à plus de 100 à 200 sociétés, réparties sur plusieurs secteurs et géographies. En investissant sur plusieurs millésimes via le programme Re-up, vous ajoutez une diversification temporelle qui lisse les cycles économiques. Cette approche patrimoniale est très cohérente.
Les frais cumulés restent élevés, même si je comprends leur justification. Avec 2 % de frais Altaroc, 1,5-2 % de frais gérants et 20 % de carried interest, on arrive facilement à une ponction totale de 4 à 5 % par an sur la performance brute.
L’inflexion tech du millésime 2025 me rend légèrement prudent. Concentrer 50 à 60 % d’un portefeuille sur les logiciels, c’est prendre un risque de corrélation importante. Si le secteur tech traverse une phase de dévalorisation comme en 2022, l’impact pourrait être significatif. Je recommande donc vraiment d’avoir déjà investi dans les millésimes précédents pour équilibrer cette exposition sectorielle, ou d’investir dans d’autres millésimes dans le futur. C’est une stratégie cohérente de diversification que de multiplier les points d’entrée en Private Equity, entre gérants et millésimes.
Mon conseil ? Faites-vous accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine pour valider que cette allocation a du sens dans votre stratégie patrimoniale globale. Le Private Equity est une classe d’actifs complexe, qui nécessite une vraie réflexion en amont. L’offre Altaroc est sérieuse, l’équipe est compétente, les gérants sélectionnés sont parmi les meilleurs au monde. Mais comme tout investissement, cela doit correspondre à votre profil, votre horizon et vos objectifs.
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